Le Hilton Hôtel de Yaoundé en date du 21 novembre 2023, a été le lieu par excellence pour les deux pays de lancer le projet d’interconnexion électrique Cameroun Tchad. L’objectif est d’exporter de l’énergie au Tchad pratiquement 100 méga watt pour permettre d’avoir une énergie propre et à moindre coût. Ceci à partir du Barrage hydroélectrique de Natchigal.
En effet, le Cameroun peine encore à offrir à ses populations l’énergie en continu même dans les métropoles comme Douala et Yaoundé, les délestages font monnaie courante dans les ménages, sans compter certaines localités très enclavées où l’électricité n’est qu’un rêve pour les communautés. D’où le Cameroun met tout en oeuvre pour venir en aide non seulement au Tchad d’ici 2027.
Selon le Ministre de l’Eau et de l’Energie Gaston Eloundou Essomba, tout est centré sur le barrage de Natchigal. << À partir de nos ressources hydroélectriques, on pourra désormais venir en aide à notre pays frères le Tchad, car la mise en service du barrage hydroélectrique de Natchigal permettra de générer 420 mégawatts d’énergie supplémentaire en direction des ménages. La composante qui est spécifique au Cameroun est l’interconnexion des deux réseaux notamment du réseau sud au réseau nord >>a-t-il souligné.
En outre, ce projet n’est pas à caractère national, c’est un projet à caractère sous régional qui est même peut-être continental pour la suite. Dr. Mbemi Nyaknga rassure: << Ce projet est très important parce qu’il nous permet de construire des lignes de transport d’interconnexion transfrontalière et des postes de transformations entre le Cameroun et le Tchad. Ceci va nous permettre de transporter de l’énergie électrique haute tension du Cameroun vers le Tchad. Et tout au long du corridor de ces lignes de transport 225 kilovolts. Alors, les deux gouvernements ont pensé que l’énergie électrique ne doit pas survoler leurs populations locales. C’est pour cela qu’il y’a un volet distribution qui a été prévu dans ce projet pour permettre d’alimenter près de 460 villages donc 409 au cameroun et le reste au Tchad. Son but fondateur c’est l’industrialisation qui va entraîner la création des entreprises, des emplois et la lutte efficace contre le chômage endémique que nous vivons. Pour ce qui est du déploiement, l’on se déploit déjà à travers les assises que nous venons de tenir, les organes chargés de diriger ce projet ont au niveau opérationnel, un comité technique conjoint. Donc les premières assises ont eu lieu le 6 octobre dernier avec nos partenaires tchadiens et nous venons aujourd’hui de terminer l’instant suprême de ce projet qui est le comité inter état de pilotage du projet Pirect >> a-t-il souligné. Il ajouté: << En ce qui concerne les responsabilités qui incarnent les deux pays, le Cameroun doit construire près de 1024 km de lignes de transport avec à peu près une dizaine de postes de transformation associés. Et puis il doit tout faire pour électrifier les villages dans le corridor du côté tchadiens la même chose avec 68 villages comme je l’ai dit précédemment. Chaque pays s’organise à travers son unité de gestion du projet. Donc l’état d’avancement est à notre avis satisfaisant parce que les emprises sont en train d’être libérées, les décret sont déjà dûment signés par le chef de l’Etat, il ne reste plus que quelques uns, il en est de même pour ces indemnisations. Les fondamentaux sont déjà là et nous allons essayer d’accélérer pour les changements qui pourraient se présenter lors de l’exécution du projet>> a-t-il conclu.
Par ailleurs, les associations des consommateurs ne sont pas satisfaits jusqu’ici. Un consommateur explique: << Il fait d’abord que le Cameroun soit totalement alimenter jusqu’au niveau des villages. On va abandonné ces camerounais justement parce qu’il faut exporter l’énergie et que l’argent devrait entrer dans les caisses de l’Etat. On doit commencer à satisfaire les camerounais. Le projet d’interconnexion des réseaux électriques des deux pays est une belle initiative mais il faut d’abord résoudre le problème de coupures intempestives d’électricité que nous vivons à présent>> a-t-il conclu.
Faut-il le préciser, ce projet qui est le premier projet intégrateur pour l’énergétique de l’Afrique Centrale. D’où les chefs d’États des deux pays frères notamment le Président Paul Biya du Cameroun, et Mahamat Idriss Debi Itno, de la République du Tchad.
Suzanne Maah