C’est à l’issue d’un atelier tenu du 24 au 26 juin 2024 à Yaoundé pour les pays de Lac Tchad sur le renforcement de l’engagement des organisations des femmes et de la société civile dans le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) sous la coordination de FAÏ YENGO Francis, Président de la Commission Nationale de DDR, en présence des représentants de l’OIM, de la CBLT et biens d’autres parties impliquées dans ledit processus.
Il s’agit d’un engagement pour renforcer la paix, la sécurité et la participation des femmes au processus de désarmement et d’intégration. Une initiative mise en œuvre dans le cadre du projet de DDR à l’effet de renforcer la participation significative des femmes dans la conception et la mise en œuvre des politiques de DDR au au Cameroun sur la base de la stratégie nationale de DDR genre 2021-2025, mise en œuvre par l’OIM et ONU-femmes dans la région de l’extrême-nord Cameroun. Région qui, à l’instar des pays du bassin du bassin du lac Tchad, connaît une crise sociale, politique, sécuritaire et humanitaire persistante. L’extrême nord du Cameroun est une région historiquement caractérisée par les périphériques environnementales de développement des niveaux élevés dans l’analphabétisme et le sous emploi, et les épisodes de violences intercommunautaire. D’où les femmes et les organisations de la société civile jouent un rôle crucial dans la consolidation de la paix et la reconstruction des communautés touchés par un conflit. Leur participation au processus de DDR n’est pas seulement une justice sociale, mais une nécessité pour assurer la réintégration efficace et durable des ex-associés aux groupes armés non étatiques.
D’entrée de jeu, le président de la CNDDR a réitéré le soutien du gouvernement dans ce processus. <<On soutient le retour et la réintégration des personnes associées à la crise aux parents et la protection efficace des femmes et des filles afin de leur permettre de participer progressivement au programme de réintégration de la paix>> a-t-il souligné.

Selon le Chef de mission de l’OIM au Cameroun, Abdel Rahmane Diop ce projet concerne la validation de l’architecture institutionnelle d’où la collaboration entre la commission nationale de DDR la société civile, le lancement d’un réseau de 25 organisations de femmes, le lancement d’un mécanisme de petites subventions ou les organisations de femmes sur le DDR et sur les activités liées au DDR. La mise en œuvre de certaines activités dans le plan d’action de la stratégie nationale genre CN/DDR 2021-2025 et bien d’autres encore. Ce projet est l’un des 15 projets financés par les BBF mise en œuvre au cameroun ce qui est de l’excellente collaboration entre le système des nations unies et le gouvernement du Cameroun. Je voudrais préciser que ce discours que je tiens aujourd’hui est le premier du genre après les élections du Cameroun. Bon à la position des présidences de l’assemblée générale des nations unies le 06 juin dernier c’est l’occasion pour moi excellence de féliciter le leadership et la diplomatie du Cameroun dans ce domaine je voudrai ici faire dévoué également également la résolution du conseil de sécurité des nations unies qui appel très clairement à une plus grande participation des femmes au processus DDR et les processus de paix au sens large. <<Je voudrais conclure en reaffirment que les nations unies sont déterminées à soutenir le gouvernement du Cameroun dans la construction d’une paix et d’un développement durable en ligne avec les autorités nationales, l’assemblée générale de développement SND30>>.

Pour la représentante de la Commission du Bassin du Lac Tchad( CBLT), il s’agit du processus de stabilisation et de consolidation de la paix ainsi qu’à la prévention et à la riposte liées à l’extrémisme violent. Dans ce sens, la société civile au niveau de la CBLT joue un rôle crucial et son engagement est indispensable pour assurer la réussite de ce processus complexe et multidimensionnel. Par ailleurs, les organisations de la société civile en particulier les organisations des femmes possèdent une connaissance approfondie des réalités locales et des besoins des communautés. Leur proximité avec les communautés fait d’elle un maillon important pour la sensibilisation, la médiation et la promotion du dialogue entre les différentes parties en conflit. Le renforcement de leur capacité s’avère donc essentielle et les espaces de réflexion comme ceux-ci leurs permettront d’assumer pleinement leur place de médiateur de la paix dans le processus DDR. A cet effet , la CBLT est consciente des défis auxquels sont confrontés les femmes et les organisations de la société civile dans la sous région, elle s’est engagée à leur soutenir dans leur participation à la construction d’une paix durable et inclusive en générale et au processus DDR en particulier. <<Nous formulons donc le vœux que cet atelier régional de yaoundé puisse faciliter entre autres auprès des OSC le développement des compétences en matière de leadership, de plaidoyer, de gestion des projets, de promotion de la participation des femmes à tous les niveaux du processus DDR et de partage d’expérience et de défis liés aux financements des initiatives de préservation de la paix. Nos échanges ont été fructueux de manière à ce que les aspects du renforcement des capacités des OSC et l’engagement des opérations des femmes ont abouties à des recommandations pour une meilleure implication à tous les niveaux. Nous sommes convaincus qu’au niveau de la CBLT, l’engagement des OSC est essentielle pour la réussite de ce processus et pour la construction de la paix>> a-t-elle conclue.

Durant les échanges, Représentant de l’OIM a mentionné que le plan mondial pour l’immigration vient promouvoir la participation de toute la société y compris les femmes dans le processus de DDR. Les contributions financières à travers des projets et programmes qui permettent justement de donner un aspect et d’avoir un impact sur les populations concernées par les processus DDR n’est pas en reste. Au delà de cela, c’est aussi l’aspect du renforcement des capacités notamment l’accompagnement technique au niveau de la coordination des DDR, l’engagement de la société civile mais aussi et surtout l’engagement des femmes dans le processus de reconstruction de la paix dans les zones touchées par la crise.

L’autorité Traditionnelle n’est pas restée indifférente face à cette initiative
Sa Majesté BICHAHIR HAKIMI, Lamido de Limani dans l’arrondissement de Mora région de l’Extreme-Nord prône pour un changement de mentalité. Ceci avec le concours de ces autorités traditionnelles et le chef du centre de DDR.<< nous travaillons ensemble avec l’OIM qui nous accompagne pour donner, expliquer le bien être de se retrouver en famille avec ces personnes. Après la sensibilisation et les messages transmis, ces ex-boko haram ont compris, ils sont revenus et ils ont été bien accueillis. Quelques fois on peut même dire que pour vraiment réussir même si vous avez un enfant qui n’est pas de ces sectes si c’est pour aller s’intégrer, apprendre ce qui est au centre, il faut amener ça et ça fait toujours partie de l’éducation. Pour ce qui est des problèmes de Boko Haram, c’est nous qui en subissons, plus précisément moi qui suis à un pas de la frontière. Donc il y’a trois départements qui en subissent, notamment le logone Chari, le mayo sava, le Mayo Tsanaga. Boko Haram nous a secoué, on a subi mais on se retrouve. ces enfants qui sont au centre de rééducation ont eux même transmis le message à leurs collègues qui sont restés en brousse. Et chaque jour, le centre de l’extrême-nord reçoit plus d’une vingtaine ou près d’une cinquantaine de Boko Haram qui viennent rejoindre le camp. Alors, lesdits camps sont saturés à présent, raison pour laquelle j’ai parlé avec le coordonnateur qu’il faut accélérer une opération. Voilà alors notre contribution, nous les autorités traditionnelles>>.
Il est important de rappeler que ce projet est en cours de mise en œuvre depuis le mois de mai 2022, et depuis lors 3944 ex-boko haram ont déposé les armes et se sont engagées dans le processus de DDR.
By Suzanne Maah