Cette 20ème édition placée sous le thème: « La mémoire et l’enseignement de l’Holocauste pour la dignité et les Droits humains », et célébrée demain 27 janvier 2025 a permi au Pr. James Mouangue Kobila de donner quelques recommandations.
La Commission se remémore que l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (AGONU), réunie en sa 60e session le 1er novembre 2005, a adopté la résolution n° A/RES/60/7 sur la mémoire de l’Holocauste par consensus, hissant ainsi l’Holocauste au rang d’événement historique et condamnant « sans réserve » toutes les manifestations d’incitation à la haine, de tribalisme, d’intolérance religieuse, de harcèlement ou de violence à l’égard des personnes ou des communautés en raison de leur origine ethnique ou de leurs croyances religieuses, chaque fois qu’elles se produisent.
La Commission tient compte des propos de Mme Audrey AZOULAY, directrice générale de l’UNESCO, selon lesquels si nous permettons que les faits terribles de l’Holocauste soient dilués, déformés ou falsifiés par une utilisation irresponsable de l’Intelligence artificielle (IA), nous risquons une propagation fulgurante de l’antisémitisme, [du tribalisme ainsi qu’June diminution de notre compréhension des causes et des conséquences de ces atrocités [;] il est urgent de mettre en œuvre la Recommandation de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur l’éthique de l’IA, afin que les jeunes générations se nourrissent de faits avérés et non fabriqués.
La Commission accueille favorablement les réactions de certains départements ministériels à sa précédente Déclaration à l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste en 2024, spécialement celle du ministère des Arts et de la Culture (MINAC) qui, à travers sa correspondance n° 0000805/L/MINAC/SG/DAJ/CC du 13 mai 2024, a transmis à la CDHC des informations sur les mesures prises et les actions entreprises par le Département ministériel dont il a la charge en vue de barrer la voie à la montée du tribalisme et de restaurer la dignité des victimes emblématiques des violences ayant marqué l’histoire du Cameroun.
La Commission garde à l’esprit le thème de la Journée internationale de lutte contre le discours de haine le 18 juin 2024, libellé La jeunesse au service de la lutte contre les discours d’incitation à la haine, à travers lequel les Nations Unies exhortent les jeunes, en particulier les filles et les femmes, les autochtones, les personnes issues de communautés minoritaires ainsi que les jeunes handicapés à participer davantage et plus efficacement à cette lutte par la création d’espaces publics et en ligne exempts de discours haineux, véritable gangrène qui menace les fondements des Droits de l’homme et de la dignité humaine tout en affaiblissant la paix, la stabilité et le développement durable dans le monde entier.
La Commission salue les efforts du Gouvernement et de la société civile tendant à contre carré la montée des discours de haine et d’incitation à la violence, de la désinformation, du tribalisme ainsi que de toutes les autres formes d’intolérance dans la société camerounaise, notamment à travers l’organisation, du 9 au 10 mai 2024 à Yaoundé, par la plateforme Defy HateNow, d’un atelier de sensibilisation, sur le thème La lutte contre le discours de haine au Cameroun la création d’un credo anti-discours de haine qui a connu la participation des autorités publiques, des responsables communautaires, des médias ainsi que des acteurs de la société civile; le but de cet atelier étant, d’une part de promouvoir l’unité, la compréhension et le respect entre des personnes d’origines, de cultures et de croyances différentes et, d’autre part, de rappeler la règle fondamentale, inscrite dans la Constitution, d’après laquelle chaque individu a le droit de s’exprimer librement, mais pas au détriment des autres.
La Commission relève que, sur les 220 recommandations acceptées par l’État à l’occasion de l’adoption du Rapport du passage du Cameroun au 4e cycle de l’Examen périodique universel (EPU) le 26 mars 2024, 15 sont en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité, parmi lesquelles quatre sont en consonance avec la thématique de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, toutes ayant été ventilées par la CDHC aux structures de l’État ainsi qu’aux organisations de la société civile (OSC), chacune en ce qui la concerne.
La Commission recommande au ministère de la Communication (MINCOM) de collaborer davantage avec les acteurs privés, en particulier ceux des réseaux sociaux, pour établir des lignes directrices claires et fermes concernant la sanction des discours haineux et la désinformation.
La Commission recommande au ministère de la Justice (MINJUSTICE) de renforcer la coopération avec les autorités judiciaires internationales pour traquer les auteurs de discours haineux transnationaux, particulièrement ceux qui opèrent à travers l’Internet.
CHDC