Avec un taux d’accès à l’électricité actuel d’environ 74 %, pour près de 90% en zone urbaine et 40% en zone rurale, l’atteinte de la cible de 100% est un challenge qui nécessite la mobilisation des acteurs institutionnels, des partenaires au développement, des privés et de la société civile. Un atelier de consultation des parties prenantes sur l’élaboration d’un cadre réglementaire des mini-réseaux au Cameroun s’est tenu du 15 au 16 avril 2025 à Yaoundé. Une expertise des cabinets INENSUS et CPCS qui ont travaillé avec professionnalisme avéré.
Après une étude diagnostique du cadre législatif et règlementaire actuel du secteur de l’électricité, l’on a révélé des insuffisances et des vides juridiques en ce qui concerne notamment : le régime juridique ainsi que les modalités de développement des mini-réseaux; les seuils des capacités applicables aux mini-réseaux ; les règles techniques de construction d’un mini-réseau ainsi que les normes de son intégration au réseau national; le modèle tarifaire des mini-réseaux et les mécanismes de subventions; la clarification du rôle des différents acteurs y compris les collectivités territoriales décentralisées ; etc.
Pour les experts, l’existence d’un cadre législatif et règlementaire clair, précis et incitatif, devrait pouvoir favoriser l’attrait des bailleurs de fonds et autres promoteurs privés à investir dans le développement des mini-réseaux verts au Cameroun. Durant les deux (02) jours des travaux, les différents acteurs ont échanger sur le contexte national des mini-réseaux, ses forces et faiblesses, mais aussi sur les menaces qui pèsent et les opportunités qui s’offrent dans l’environnement particulier de notre pays.
Dans son mot d’ouverture, Gaston Eloundou Essomba, Ministre de l’Eau et de l’Energie (MINEE) s’est appesanti sur l’élaboration et la mise en place des instruments juridiques et techniques tels que : le plan national des mini-réseaux verts, les règles techniques de construction d’un mini-réseau, les normes de raccordement, les instruments contractuels disponibles, les modèles tarifaires, les mécanismes de subvention durable, semble essentiel pour favoriser l’essor du marché des mini-réseaux verts au Cameroun. « C’est pourquoi, dans le cadre de notre Compact Energétique National, nous avons prévu la révision de la Loi de 2011 régissant le secteur de l’électricité, et l’adoption d’une loi spécifique pour le domaine des énergies renouvelables ainsi que des textes règlementaires sur l’électrification décentralisée. C’est la raison du présent Atelier de consultation des parties prenantes sur l’élaboration d’un cadre règlementaire dédiés aux mini-réseaux électriques au Cameroun ; atelier qui, vous vous en doutez, constitue une étape très importantepour la promotion et le développement dece pan de l’électrification, dans la perspective de booster l’accès de nos populations à l’électricité » a indiqué le MINEE.

Le MINEE n’a pas manqué de remercier la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement qui ont permis de mettre à disposition une assistance technique de trèshaut niveau pour l’élaboration d’un cadre règlementaire des mini-réseaux électriques au Cameroun ; cadre réglementaire qui, selon Eloundou Essomba, sera mieux adapté et constituera un outil de première importance pour la promotion de l’électrification hors-réseau et des investissements dans ce domaine, ceci dans la perspective de l’accès universel à l’électricité.
Dans le cadre de sa Stratégie Nationale pour le Développement à l’horizon 2030 (SND30), le Cameroun s’est fixé pour objectif d’atteindre un taux d’accès universel à l’électricité à cet horizon. Cet objectif a été réaffirmé dans le cadre des engagements contenu dans le document intitulé « Compact Energétique National »en cours de validation. L’objectif vise à électrifier les localités reculées à partir de l’énergie solaire et/ou des mini centrales hydroélectriques, en facilitant à cet effet la mobilisation des investisseurs privés nationaux par des dispositions légales d’achat d’énergie ; mettre en place un programme de subventions aux branchements des ménages défavorisés au réseau électrique. Une solution idoine pour l’atteinte de cet objectif gouvernemental, à savoir un taux de 100% d’accès à l’électricité d’ici 2030.

Le Directeur des Énergies renouvelables au MINEE, Monsieur NKUE est revenu sur la structuration du réseau électrique dans notre pays scindée aujourd’hui en deux grands réseaux publics: « le réseau interconnecté sud et le réseau interconnecté nord. Ce sont des réseaux publics qui alimentent les menages. Mais, il se trouve que en zone rurale particulièrement, plusieurs ménages sont très éloignés du réseau national et les mini réseaux viendront donc resoudre cette problématique de construire des petites centrales hydroelectriques solaires à biomasse dans les localités éloignées du réseau; construire un petit réseau local et alimenter les populations , les petites industries. Pour développer et réaliser un mini réseau, il y’a des règles entre le client et le distributeur et puis les modalités éventuellement de subvention, de financement et également les règles techniques de raccordement puisque le réseau national lui, va continuer à s’étendre » a-t-il précisé.
Suzanne Maah