Les carillons de l’année scolaire ont retenti au Lycée de Batchenga. Tandis que le proviseur Dieudonné Alexis Fouda, débordé, a enchaîné dossiers et appels dans son bureau assiégé par parents et enseignants, les salles de classe vibraient au rythme de l’enthousiasme des nouveaux élèves de 6ème, mêlé à la tristesse des recalés aux examens de la session passée.

Après le premier rassemblement de cette année scolaire, plus un bruit dans la cour du Lycée de Batchenga. Seulement le souffle du vent des grands manguiers qui produisent un froid de canard. Derrière ces murs calmes, chaque élève a rejoint sa salle, et pourtant, au bloc administratif, la vie s’agite : pas pressés, conversations étouffées, machines actives fonctionnant aux commandes qui augmentent d’une minute à une autre. Parents, grands frères, grandes sœurs, tous se succèdent dans le bureau du proviseur. La salle est à peine dégagée quand une autre silhouette franchit déjà le seuil. Depuis l’aube, Dieudonné Alexis Fouda, proviseur du lycée, est au four et au moulin. Un œil sur les dossiers, une oreille sur les plaintes, une main pour signer les transferts, l’autre pour décrocher des appels. À travers cette valse incessante, les enseignants eux aussi frappent timidement à la porte. « Monsieur le proviseur, j’ai besoin de craie », demande une enseignante. Sans lever la tête, il répond d’un geste, la main gauche indiquant une boîte de craie, la droite continuant sa signature.

Dans les salles de classe, l’atmosphère se décline en nuances. Certaines pièces sont calmes, d’autres bourdonnent déjà. En Terminale C, seulement quatre élèves, regroupés autour de leur professeur de physique qui prodigue quelques conseils : « nous sommes en train de faire TP physique. Mais la dame donne des conseils et explique certaines notions pour qu’elles soient mieux abordables », révèle Amougou Afana André Serge.
À quelques classes de là, se trouve la Première A4 Espagnol. Le professeur n’y est plus. Et pourtant le silence s’impose, brisé par quelques chuchotements discrets. Quelques visages semblent tristes. Bidja Benogo, assise au troisième banc, dévoile sa peine : « monsieur, nous avons commencé l’année avec beaucoup de tristesse », confie-t-elle. L’échec au probatoire lui pèse lourd : « revoir la même salle, les mêmes bancs, et croiser ceux qui étaient mes cadets… ça me choque » se déchaîne-t-elle. Mais son camarade Bodo Fredy préfère regarder vers l’avenir : « On corrige nos erreurs, on revoit nos méthodes. Désormais, je vais faire mes devoirs et je vais plus réviser » promet-il. Deux destins, deux façons de digérer l’échec.
Dans les classes de 6ème, l’énergie est toute autre. Les rangées y sont plus remplies et les cahiers déjà ouverts. En 6ème 2, silence absolu, puisque dans ce lycée, « Seul l’effort fait les forts ». L’heure est à la première évaluation : « je suis entrain de faire une évaluation diagnostique pour connaître le niveau de mes élèves afin d’avoir un aperçu véritable de chacun d’eux. Cette évaluation porte sur l’orthographe de certains mots parce qu’il s’agit là des enfants qui viennent du CM2 donc je veux savoir s’ils peuvent bien écrire certains mots et faire certains accords grammaticaux » confie Jeanne Enyegue, enseignante de français. Chaque enfant couvre fermement sa copie, conscient qu’il s’agit de ses premiers pas au secondaire.
Juste à côté, en 6ème 1, le cours d’anglais se veut une véritable initiation : « Good morning… How old are you? » répète l’enseignante aux élèves. Ils sont peut-être encore en 6ème mais leurs ambitions débordent : « j’ai trouvé des camarades qui ont redoublé et moi je veux leur montrer le bon exemple. Quand je vais réussir, ils vont voir que la réussite c’est bien et qu’ils ne doivent pas échouer. Moi je veux être docteur c’est pour cela que je vais bien apprendre mes leçons pour un grand homme demain et rendre mes parents fiers » révèle Ezechiel Molo Nyindi d’une voix ferme et confiante. À ses côtés, Siemta Assananne hoche la tête. Ses yeux brillent, ses larmes trahissent une joie difficile à contenir : « Je suis heureuse de mes nouveaux camarades… moi aussi, je veux devenir médecin » murmure-t-elle.
Les émotions diffèrent d’un élève à un autre. L’ambiance n’est pas la même dans toutes les salles de classe. Mais l’année scolaire 2025-2026 est effectivement lancée au Lycée de Batchenga. Les retardataires risquent de manquer le train qui est mis en marche ce 8 septembre.
RÉACTIONS

Dieudonné Alexis Fouda, Proviseur du Lycée de Batchenga : « quand l’enfant est à la maison, les parents doivent veiller »
La rentrée 2025/2026 s’est déroulée normalement au lycée de BATSCHENGA ce matin conformément aux prescriptions de Mme le Ministre Nalova.
Et pour cela il a fallu faire un travail énorme en amont qui a abouti à l’affichage des listes provisoires.
Les rentrées scolaires sont généralement timides.
Ce matin 276 élèves étaient présents sur environ 750 attendus
Par contre tout le personnel administratif était présent ainsi que les enseignants programmés pour la journée : 17 très exactement.
Aux parents, je leur demande à chaque fois que l’occasion se présente de savoir contrôler et surveiller leurs enfants.
Inscrire et payer toute la scolarité c’est bon mais pas suffisant. Ce n’est qu’une étape. Ne jamais abandonner l’éducation entre les mains des enseignants.
La journée a 24 heures, et pendant cette journée l’enfant passe par 3 types d’éducation à savoir l’éducation familiale, l’éducation de la rue et l’éducation scolaire.
Quand l’enfant est à la maison, les parents doivent veiller, contrôler et orienter ses activités.
Quand cet enfant sort du domicile il est à la merci de l’éducation de la rue qui est parfois très dangereuse.
Quand il passe 8h au lycée ou collège il reçoit également une éducation.
Seulement l’éducation reçue dans la rue, entre le domicile et l’établissement semble noyer les 2 autres educations.
C’est pourquoi la gestion des 24h est très importante pour les parents.
In fine je leur demande de veiller, de contrôler, d’organiser, et surtout de communiquer avec les administrations scolaires c’est d’ailleurs tout le sens de la communauté éducative.

ZOGO ONANA, Élève en 3Esp : « J’étais heureux de retrouver mes camarades »
La rentrée s’est bien passée parce qu’il y a de nouvelles règles qui ont été affichées. Et moi je suis heureux parce qu’il n’y aura plus de désordre et allons bien fréquenter. J’étais heureux de retrouver mes camarades parce qu’on a fait beaucoup de temps dans se voir.

Amogou Afana élève en Terminale C : « Nos professeurs nous donnent le maximum »
Cette année, j’aimerais avoir mon Bac et aller à l’université pour faire l’informatique ou la physique, je ne suis pas encore fixé. Nos professeurs nous donnent le maximum depuis l’année dernière donc nous devons les honorer et rendre nos parents fiers.
Eyenga Ebanda Rosine, élève en 3ème : « ils sont gentils »

Je suis nouvelle au lycée de Batchenga. Au début je me sentais un peu bizarre parce que je ne connaissais personne. Mais j’ai déjà fait connaissance de quelques camarades et je me rends compte qu’ils sont gentils.
By Firmin Benoit NGONO