La problématique a fait l’objet d’une réflexion profonde le jour de l’ouverture de l’atelier de renforcement des capacités des acteurs de la filière de l’alimentation animale au Cameroun.
En effet, le secteur laitier joue un rôle essentiel dans l’économie camerounaise ; dans la mesure où il contribue à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté.
Seulement, ce secteur fait face à des échecs sur le marché liés au manque d’aliments et de fourrages. Cette situation entraîne une vive répercussion sur la production laitière au Cameroun. Les aliments à bétail et les fourrages jouent assurément un rôle déterminant dans la production laitière, aussi bien en quantité qu’en qualité.
En ce qui concerne la production, le cheptel bovin était à dix millions ( 10.000.000) de têtes en 2021 selon le Ministère de L’Elevage, des Pêches et des Industries Animales. Les systèmes de production utilisés ici sont: le système extensif traditionnel via le pastoralisme qui est un élevage extensif d’animaux pratiqué sur des pâturages et des parcours ; le système semi intensif pratiqué dans quelques régions de production dont le Nord-Ouest, l’Ouest et les régions septentrionales.
Malgré que le pastoralisme soit le système le plus utilisé, la faible production laitière et le manque de fourrage restent des difficultés pour l’industrie laitière. La production locale en lait est passée de deux cent vingt trois mille cinq cent vingt-sept tonnes (223.527 t) en 2016 à cent soixante quatorze mille neuf-cent trente tonnes (174.930 t) en 2023. La chute en production locale reste énorme, c’est un véritable déficit pour l’industrie du lait camerounais. Quant à l’importation, on constate plutôt une augmentation au fil des années, ce qui n’est pas un atout pour notre pays.
L’absence d’aliments de bétail et de fourrages est un défi énorme pour le secteur laitier camerounais. L’alimentation Animale occupe une place majeure pour le succès de la production laitière.
Les principales exigences sont :
la saisonnalité des pâturages naturels ; les changements climatiques; la difficultés et l’inexistence des points d’eau potable d’abreuvage ; le faible niveau de productivité des races locales et vaches ; la difficulté d’accès aux ressources phytogéniques ; l’accès limité au foncier.
Braver ces contraintes relèverait sûrement ce secteur incontournable de l’économie camerounaise.
Daïna DIPANDA