Éditorial du 01 les 2025 signé du Capitaine de Vaisseau Cyrille Atonfack Guemo, DIVCOM-MINDEF.

 L’histoire de la belligérance telle qu’elle s’est déroulée au fil des siècles nous apprend qu’il n’est pas courant que le camp jouissant d’un avantage tactique et stratégique prenne l’initiative d’une offre de paix fraternelle. Très souvent, la reddition complète ou la destruction totale constituent la seule alternative proposée à des adversaires au bord de la déroute. Cette manière d’agir qui se veut universelle, est pourtant battue en brèche par ce qu’il convient d’appeler l’exception camerounaise.

En ne prenant pour illustration que sa lutte acharnée contre la dénégation de l’humanité qu’est le fléau terroriste, toujours le Cameroun est resté maître tant en matière d’initiative que de contrôle territorial. Situation que les bandes terroristes auxquelles il est confronté ne seront jamais parvenues à inverser, même au plus fort de leurs capacités de nuisance. Ce n’est donc ni forcé, ni contraint que le Cameroun va pourtant opter pour une sortie pacifique et honorable de l’infernale spirale meurtrière.

Il s’agit des acteurs de la violence armée aveugle, illégale et illégitime, parfois des monstres coupables d’innombrables atrocités, pourtant simplement considérés comme des enfants égarés qu’il est de notre devoir à tous de ramener dans le giron familial. C’est le cas avec les adeptes de la secte obscurantiste Boko Haram à laquelle la guerre avait été officiellement déclarée, sans pour autant que les moyens d’application d’une force massive ne soient déployés sur le terrain. C’est aussi les cas vis-à-vis des fauteurs de troubles du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, auxquels ne sera opposé qu’un renforcement du maillage sécuritaire territorial. 

L’impératif sécuritaire qui incombe à l’Etat sera ainsi allié au devoir non moins impérieux du maintien de la cohésion nationale, dans le seul but de parvenir à un désarmement complet des intelligences et des cœurs, au regard de l’incapacité de toute paix imposée par les armes d’évacuer le sentiment d’humiliation, souvent propice à la résurgence de futurs épisodes crisogènes. En lieu et place de la soumission, l’élimination ou l’exclusion, le Cameroun a préféré la réconciliation avec chacun de ses enfants rebelles, sans tenir compte des crimes dont ceux-ci se seraient rendus coupables.

La démarche pour y parvenir se veut aussi la moins douloureuse possible. Car, en lieu et place d’une douteuse reddition ou d’une dramatique neutralisation, il est question d’un désarmement moral, d’une désincarcération psychologique et d’une désintoxication idéologique. Le succès de cette méthode va grandissant jour après jour, au regard des milliers d’ex-combattants fondamentalistes et séparatistes ayant accepté de déposer les armes.

De manière pragmatique, il fallait s’attendre à ce que cette mise stratégique qui aura chamboulé l’échiquier de la belligérance bien au-delà des frontières du Cameroun, se voit opposer des feux de contre-batterie, de la part de ceux qui craignaient de voir disparaitre, avec l’extinction des foyers de crise alimentés en discours captieux et en engins de mort, la source des revenus leur permettant de se la couler douce de l’autre côté des tropiques. Ceci, et il convient de le rappeler, au détriment de nombre de nos braves jeunes gens, marionnettes obséquieuses dans une sadique mise en scène dont ils ne connaissent ni le prologue, ni l’épilogue. 

C’est à cette jeunesse instrumentalisée que le Président de la République, S.E.M. Paul BIYA, adresse son offre de paix. C’est cette jeunesse déroutée qu’il appelle au ressaisissement. C’est pour elle que sont prévus, construits, équipés et rendus fonctionnels les centres de désarmement, de démobilisation et de réintégration, pour un retour participatif et ambitieux à la construction de notre avenir commun !!!

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