Éditorial du 01 juin 2024 signé par le Capitaine de Vaisseau, Cyrille ATONFACK GUEMO, Chef DIVCOM-MINDEF.
Le fait sera passé presqu’inaperçu, noyé dans l’effervescence de préparatifs de la Fête de l’Unité Nationale. Il y’a pourtant dix ans de cela, au mois de mai 2014, le Cameroun déclarait solennellement la guerre à la secte terroriste Boko haram, qui nourrissait alors d’étendre son califat obscurantiste sur la région de l’Extrême-Nord. Moins de trois années plutard, apparaissaient de violentes et mortifères manifestations de l’imposture séparatiste dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Au détour de batailles et pic, et à force de détermination, ces deux menaces sont rendues résiduels à la date. La situation est largement sous contrôle, en dépit de là perpétration ici et là, de quelques atrocités somme toute insuffisante pour compromettre le retour à la normale dans lesdites régions.
Surtout qu’en même temps qu’elles livrent bataille, nos forces de défense et sécurité subviennent du mieux qu’elles le peuvent, au besoin des populations affectées par l’insécurité suscitée par ces menaces de Bakassi à Makari, de Batibo à Gari-gombo, les actions civilo-militaires se déclinent ainsi par certaines chaque année. Des distributions de denrée alimentaires sont organisées, des campagnes de vaccination gratuite menées jusque dans les localités les plus reculées, et même les militaires assurent l’effectivité du système éducatif dans les écoles situées en zone d’insécurité.
Donner sa vie pour ses compatriotes, nourrir et soigner les populations, éduquer la jeunesse, construire des infrastructures publiques n’est-il pas une manière de préserver et promouvoir les droits de l’homme? Les militaires, les gendarmes, les policiers camerounais s’y attèlent au quotidien, avec une efficacité qui force l’admiration, l’estime, l’amour et le soutien de nos populations. Combien d’armées en Afrique, voire dans le monde, peuvent se targuer d’en faire autant, avec autant de cœur et d’efficacité?
C’est pourtant ces hommes et femmes au dévouement sacrificiels qu’ils sont visés de toutes parts, par les sordides imputations. Les attaques venus de l’extérieur seraient d’un moindre mal, si elles ne se trouvaient tantôt relayer, tantôt amplifiées par les compatriotes disposés à emboucher les trompettes de la délation, du dénigrement et de l’imprécation à l’encontre de leur propre pays. Quel déshonneur …!
La question qui se pose donc est avec une lancinante acuité est de savoir, sur l’hôtel de quel intérêt des camerounais sont-ils prêts à sacrifier leur pays, leur patrie ? En plein 21 ème siècle porteur de perspectives d’affirmation propice à un développement tous azimuts, comment en vient-on à l’idée d’implorer le retour de domination étrangère? Es ce l’amnésie, de la boulimie ou l’incapacité à s’assumer?
L’amnésie peut résorber par une lecture régulière des manuels traitant de la colonisation, ses conséquences et ses prolongements. La boulimie ne trouvera remède que dans la capacité de décider soit même du devenir de ses propres richesses. Quant à ceux qui s’estiment dans l’incapacité de définir leur propre trajectoire, ils auront besoin d’un solide réarmement moral, car victimes des opérations psychologiques mettant en exergue l’omnipotence et l’omniscience des gens venus du froid.
Tous ceux de nos compatriotes qui envisageraient de servir de cheval de Troie aux envahisseurs devraient cependant gardés constant à l’esprit que la ré invasion de nos pays par des puissances occidentales ne ferra aucun cas de leur servilité. Donc, tant qu’à mourir, autant mourir debout, amenant la bataille sur les plans économiques, culturels, intellectuels, sportifs, techniques et technologiques. Pour La Défense du Berceau de nos Ancêtres.
