L’Etat du Cameroun représenté par le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat (MINPMEESA), Achille Bassilekin III, et l’Organisation Internationale du Bambou et Rotin (INBAR) ont signé ledit document le 26 août 2024 dans la ville de Mbalmayo.
Il s’agit d’un livre qui vise à la promotion et au développement du bambou et du rotin à l’échelle internationale au profit des populations et de l’environnement. Il fixe les modalités de coopération entre les Parties en vue du développement et de la promotion du bambou et du rotin. Il porte sur la promotion et la valorisation du bambou et du rotin; le développement des clusters de bambou et de rotin ; la digitalisation de l’artisanat ; la structuration des artisans de la filière bambou et rotin ; le renforcement des capacités techniques des artisans et du personnel des villages artisanaux ; le renforcement des capacités matérielles des villages artisanaux au bénéfice des artisans ; le partage d’expériences et échanges d’informations et enfin tout autre domaine d’intérêt commun identifié par les Parties.
Une cérémonie couplée à la remise de matériels constitués de 15 mouleuses d’angle ; 15 chigoles perceuses à percussion ; 15 chalumeaux de gaz à levier et 5 bouteilles à gaz. L’objectif est d’offrir le matériel de travail pour les artisans et la possibilité de présenter leur savoir-faire au grand public.En vue d’exposer le potentiel de ces matériaux, le Village Artisanal Spécial de Mbalmayo (VASM) et l’Organisation Internationale pour le Bambou et du Rotin (INBAR) organisent une journée spéciale de promotion des objets à base de bambou. De manière générale, il s’agit d’un évènement qui permet de marquer un temps d’arrêt sur les opportunités qu’offre la filière bambou.
Pour un meilleur accomplissement, le MINPMEESA s’engage, pour les Villages artisanaux, à mettre à la disposition d’INBAR, un espace au sein des villages pour aménager les ateliers bambou et rotin ; faciliter l’installation des outils et équipements fournis par INBAR ; assurer, conformément aux cahiers de charges et aux manuels de gestion élaborés conjointement, la gestion et la maintenance des équipements ; garantir l’accès aux ateliers de bambou et rotin, en tant que besoin, aux membres d’INBAR et/ou à toute autre personne désignée par INBAR ; faciliter l’accès à la ressource, en collaboration avec les administrations sectorielles concernées; développer des mécanismes en vue d’assurer la continuité et la pérennité des ateliers bambou et rotin au profit des communautés ;assurer la sécurité des ateliers bambou et rotin et enfin apporter un appui institutionnel à l’organisation des évènements de promotion et de valorisation du bambou et du rotin.
À l’entame de son propos, le Ministre Achille Bassilekin III a souligné que cet accord s’inscrit dans une détermination du gouvernement sous la vision du chef d’état son excellence Paul Biya, qui avait instruit la construction de ce village à Mbalmayo comme espace d’encadrement des artisans autour de la filière bambou et rotin. Un point de vue qui se matérialise dans cette coopération étroite et fructueuse que le Cameroun entretient avec l’organisation internationale du bambou et du rotin, par la rétrocession du matériel pour augmenter les capacités productives des artisans de cette filière. « Cette coopération est fructueuse, elle fait en sorte que le Cameroun qui détient un potentiel en Afrique en matière de bambou et de rotin, et les artisans qui sont spécialistes de l’exploitation du bambou et du rotin, soient mieux encadrés mais surtout qu’ils puissent bénéficier de l’outillage qui améliore leur capacités productives. C’est ce que je voudrais en faite consigner dans le cadre de ce mémorandum que nous avons signé qui détient ici à Yaoundé son siège régional. Et pour bien indiquer combien nous nous réjouissons de ce que les artisans ici bénéficient de cette infrastructure, mais surtout de cet accompagnement qui va nous fournir la vaste palette de produits découlants de la transformation du bambou et du rotin » a rassuré le MINPMEESA.
Pour sa part, le directeur régional INBAR Afrique centrale, René KAAM, a d’abord salué l’excellente coopération entre le gouvernement du Cameroun et l’organisation internationale pour le bambou et le rotin. « Le mémo d’entente signé ce jour, couplé à la remise symbolique du matériel, marque une étape symbolique dans la coopération entre le Cameroun et INBAR. Le Cameroun a mis sur pied une politique pour développer le bambou et le rotin et pour faire du bambou et du rotin une ressource naturelle qui va servir à la fois, à la restauration de celle dégradée mais aussi, à la création d’emplois pour les jeunes. Et c’est dans ce cadre que le Cameroun a identifié INBAR comme partenaire clé. INBAR est une organisation qui a plus de 25 ans d’expérience dans le bambou et le rotin généralement dans les pays du grand sud. Aujourd’hui, nous mettons cette capacité technique à la disposition du Cameroun et nous souhaitons faire du Centre artisanal spécial de mbalmayo un Pôle spécial pour la transformation et l’exploitation des produits dérivés du bambou et du rotin. Le Cameroun est déjà le deuxième en Afrique en terme de ressources naturelles de bambou avec un potentiel estimé à 1,2 millions d’hectares de bambous, c’est une ressource énorme et aujourd’hui elle est accessible. Le Cameroun a mis sur pied des politiques qui permettent la manipulation de la ressource en terme de transport et transformation. Aujourd’hui le matériel que nous offrons aux artisans va permettre non seulement de renforcer leurs capacités, mais aussi d’accroître la qualité des produits qu’ils vont pouvoir fabriquer. Il est question de produire à l’échelle commerciale pour pouvoir satisfaire des grands centres tels que Yaoundé et Douala et d’autres choses. Il est aussi important de noter que dans le cadre de la libre circulation africaine, aujourd’hui, toute l’Afrique a un potentiel marché et il est important que les artisans ici à mbalmayo puissent saisir ces outils, afin de fabriquer des produits qui répondent aux normes qui peuvent être exportés dans tout le continent » a-t-il fait savoir.
Pour sa part, INBAR s’engage à acquérir des outils à main pour la transformation du bambou et du rotin et les installer ;renforcer les capacités des artisans en collaboration avec les Villages artisanaux et leur personnel ; acquérir, assembler et installer les équipements lourds de transformation du bambou et du rotin ; assurer, en collaboration avec le MINPMEESA, la maintenance des équipements acquis et enfin accompagner l’organisation des évènements de promotion et de valorisation du bambou et du rotin au niveau local et national.
Il faut également noter que les deux parties (MINPMEESA et INBAR) prennent l’engagement conjoint à mener les activités visant à développer la filière bambou et rotin ;accompagner les artisans à la structuration dans la filière bambou et rotin ; identifier les bénéficiaires à former et habilités à accéder aux outils de production et identifier et obtenir des ressources supplémentaires pour assurer la pérennité des ateliers.
A titre de rappel, INBAR est une organisation inter-gouvernementale de promotion et de développement du bambou et du rotin à l’échelle internationale créée en 1997 au profit des populations et de l’environnement. Elle est actuellement composée de 46 États membres. La mission de INBAR est d’améliorer le bien-être des producteurs et des utilisateurs de bambou et de rotin, tout en préservant une base durable de ressources et en consolidant, coordonnant et soutenant la recherche et le développement stratégiques et adaptatifs.
Suzanne Maah
