Éditorial du 16 août 2025 signé par le Capitaine de Vaisseau Cyrille Atonfack Guemo, DIVCOM-MINDEF.

Assassinats, attentats à la bombe, attaques localisées, bombes humaines, voitures et actions kamikazes, et maintenant, usage de drones. Au fil du temps, des évolutions technologiques et de la vulgarisation des artefacts scientifiques, la panoplie des procédés destructifs mis en œuvre par le fléau terroriste s’est étoffée. Au point de faire parfois basculer vers une effrayante incertitude, le destin de quelques nations.

Dans la gestion de ce type de belligérance actuellement à la mode, et face à un ennemi déstructuré dans sa personnalité, souvent imprévisible dans ses manifestations et fluctuant dans ses méthodes, les États se trouvent confrontés à de nombreuses problématiques, au rang desquelles figure l’adéquation des moyens de lutte avec les modes opératoires adverses, compte tenu de la persistance d’un réel degré d’incertitude quant à l’atteinte des effets escomptés, ce en dépit de la prise en compte des facteurs de réussite dans le processus de définition de la réponse à la menace.

Il va sans dire que la résolution de ce système d’équations atteste d’un irréfutable niveau de puissance, cette dernière n’étant pas qu’une question de quantités d’énergies ou de potentiels, encore moins de hiérarchie, mais aussi la capacité de mobiliser au moment voulu, les ressources nécessaires à la réalisation des desseins que l’on se sera fixés.

Vu sous cet angle de l’adéquation, le Cameroun peut fièrement endosser le statut de puissance, le pays se comptant parmi les très rares ayant réussi à éviter une éventuelle disruption doctrinale ou fonctionnelle de leur architecture sécuritaire, que l’on croyait exclusivement formatée selon les codes de la conflictualité régulière.

Il a fallu pour ce faire, trouver à chaque fois le point d’équilibre entre les aspects structurels et environnementaux d’une situation donnée, et la réponse la mieux adaptée à lui apporter. Un véritable exercice d’alchimie d’autant complexe que la riposte au péril djihadiste, ne peut être transposée en l’état aux velléités séparatistes, et surtout pas à la piraterie maritime, au vol de bétail, aux prises d’otages, ou au braconnage.

Partant du précepte selon lequel point besoin d’un marteau pour écraser une mouche, l’emploi de la force, les actions civilo-militaires ont de toujours été méthodiquement calibrés, de sorte à avoir l’impact souhaité soit sur l’objectif à traiter, soit encore dans la satisfaction des besoins des populations, tout en minimisant la survenance de possibles préjudices accidentels sur les personnes ou l’environnement.

Ainsi, en plus des règles d’engagement d’autorité universelle, des principes d’action beaucoup plus contraignants encore guident les forces camerounaises en opération, notamment, la priorité donnée à la précision du renseignement pour éviter la suspicion généralisée et les dangereux amalgames susceptibles d’en découler, l’usage concis des tirs en lieu et place des fusillades nourries très souvent aveugles, le désarmement de l’ennemi plutôt que son anéantissement, la protection et l’accompagnement psychologique des ex-combattants.

Les résultats de cette proportionnalité réussie sont entre autres, le taux peu élevé des victimes humaines, le retour rapide à la normalité sociale dans les zones précédemment en crise aigüe, aucun groupe de l’internationale terroriste n’étant par ailleurs en mesure à ce jour, de revendiquer un quelconque contrôle sur la moindre portion du territoire camerounais.

Pour avoir fait de l’adéquation quantitative, qualitative et temporelle, l’élément fondamental de l’action de ses forces de Défense et de Sécurité, le mérite du Cameroun réside alors dans sa maîtrise du déchainement de la force légitime, en réponse à une violence aveugle et non graduée. Un cas d’école qui lui vaudra immanquablement, de nombreuses demandes de coopération en matière de contre-terrorisme et de contre-insurrection. /-

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