Suite à la disparition dans des circonstances dramatiques du chauffeur camionneur camerounais Mohammadou Awalou, survenu en territoire centrafricain le 18 novembre dernier, les transporteurs camerounais à la frontière ont interrompu la circulation sur l’axe reliant Garoua-Boulaï à la République centrafricaine. Le Ministre des Transports (MINT), Jean Ernest Masséna NGALLÈ BIBÈHÈ, accompagné de son homologue, le Ministre des Transports et de l’Aviation civile de la République Centrafricaine, Herbert Gontron DJONO AHABA à la frontière Cameroun-RCA ont effectué une descente dans cette localité le 03 décembre 2024 à l’effet de tenir une séance de travail avec les syndicats en vue du déblocage du trafic à la frontière.
Une rencontre qui avait pour but de trouver des solutions appropriées et définitives au blocage du trafic initié par les transporteurs camerounais à la frontière (Garoua-Boulaï). Ceci en présence des membres du gouvernement camerounais, des membres du gouvernement centrafricain, du Gouverneur de la région de l’Est, du Préfet du département du Lom et Djerem, du Sous-Préfet de l’arrondissement de Garoua-Boulai, du Maire de Garoua-Boulai, du Coordonnateur du Bureau de Gestion du Fret Terrestre, et des acteurs des transports routiers.
L’objectif visait à faire des propositions de
solutions aux revendications des partenaires sociaux des transports, adressée dans une correspondance au Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République du Cameroun, le 22 novembre 2024.
En outre, les revendications examinées concernaient principalement : le non-respect par les Etats de la libre circulation des biens et des personnes; les multiples contrôles tracassiers sur le tronçon Cantonnier-Béloko; le paiement des frais de 25.000 F d’escorte en aller et retour sur le territoire centrafricain; le paiement de l’amende forfaitaire pour le pont bascule; la sécurisation des chauffeurs camerounais dans les convois; le rapatriement du corps du défunt; l’ouverture d’une enquête sur l’assassinat du conducteur camerounais; la libération et le rapatriement de l’apprenti-chauffeur; la remise du véhicule, à l’origine de cet incident à son propriétaire.
Sur les 09 points cités ci-dessus, 04 ont été solutionnés, à savoir: le rapatriement du corps du défunt effectué depuis le 21 novembre 2024; l’ouverture d’une enquête sur l’assassinat du conducteur camerounais (en cours par la justice centrafricaine); la libération et le rapatriement de l’apprenti-chauffeur par un vol prévu lever 03 décembre 2024, à l’aéroport International de Douala, grâce aux diligences entreprises; la remise du véhicule à l’origine de l’incident au Représentant du BGFT à Bangui. Concernant les 05 autres préoccupations, des engagements fermes ont été pris par les deux membres du Gouvernement.
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Sur le point relatif au non-respect par les Etats de la libre circulation des biens et des personnes, les deux Ministres ont marqué leur ferme volonté de continuer à travailler ensemble pour garantir la libre circulation des biens et des personnes sur leurs territoires respectifs, telle que prônée par les Chefs d’Etats de la CEMAC. Ils se sont fermement engager à oeuvrer pour la suppression des frais de visas aux frontières qui s’élèvent à 2.000 FCFA, s’ils n’ont pas de base légale.
Sur les points relatifs aux multiples contrôles tracassiers entre les localités de Cantonnier et Béloko, ainsi que la sécurisation des chauffeurs camerounais dans les convois, le Ministre centrafricain a rassuré l’autre partie des dispositions prises par son Gouvernement afin de renforcer les mesures de sécurité de tous les convois sur le territoire centrafricain.
En ce qui concerne les frais d’escorte de 25.000 Francs CFA en aller et au retour, payés sur le territoire centrafricain, le Ministre des Transports de la République Centrafricaine a apporté la clarification sur l’origine et l’emploi de ces frais qui constituent une contrepartie payée par les transporteurs pour la prise en charge des forces de sécurité assurant l’escorte, et dont la nécessité a été reconnue pour la protection des marchandises et des personnes. Toutefois, il a pris l’engagement de réduire cesdits frais pour le tronçon retour à hauteur de 10 000FCFA.
Pour ce qui est du paiement de l’amende forfaitaire pour le pont bascule, cette problématique ne se pose pas dans la partie camerounaise du corridor.
La partie centrafricaine a estimé que cette revendication n’est pas fondée au regard des dégâts considérables causés sur son patrimoine routier par les camions surchargés.
Toutefois, elle a indiqué que des discussions sont en cours pour confier la gestion des ponts bascules à un organisme privé afin de mieux assurer la protection du patrimoine routier et garantir la sécurité des transports sur les routes de la République Centrafricaine.
A l’issue des travaux, les participants ont recommandé l’organisation des réunions d’évaluation périodiques au sein de la Commission Technique Mixte des Transports pour veiller au suivi et à la mise en œuvre des différents engagements. Les deux partis ont convenu unanimement de la levée du blocage du trafic sur le corridor Douala-Bangui et du démantèlement immédiat des barrières illégales érigées à la frontière.
Au terme des échanges, la délégation centrafricaine a remercié très sincèrement les autorités camerounaises pour leur hospitalité et les dispositions prises ayant abouti à la résolution de cette crise.
Pour finir, les Ministres en charge des Transports de la République du Cameroun et de la République Centrafricaine ont rendu une visite à la famille du regretté MOHAMMADOU AWALOU .
Les partenaires sociaux des transports quant à eux, ont chaleureusement remercié les Ministres de l’intérêt qu’ils ont accordé au drame survenu, et à la résolution prompte de leurs préoccupations.
MINT