Dans l’optique de lutter pour le changement des mentalités, le Président du mouvement « Give back to mama », Samuel Ervé Mandeng, apporte son soutien, sa touche particulière au développement du Cameroun. C’est le leitmotiv d’un séminaire sur le leadership entrepreneurial tenu du 13 au 14 août 2024 à Eseka dans le département du Nyong et Kelle région du Centre sous l’œil vigilant du Préfet dudit département Monsieur Chaïbou.
Initiée par le mouvement « Give back to mama », portée par son Président Samuel Ervé Mandeng, et soutenue par le Préfet du Nyong et Kellé, l’objectif de cette rencontre vise à lutter pour le développement de la communauté avec pour slogan « Eséka doit changer », ou encore « Eséka flambeau du Changement ».
Comment y arriver ?
Une préoccupation qui a trouvé des réponses au cours des différents exposés axés sur le thème : « Eséka, flambeau du changement ». Un thème qui révèle l’espoir et les opportunités, et autour duquel l’on appelle à un éveil de conscience collective ; une interpellation des filles et fils du département qui se doivent d’apporter leurs pierres à la construction de l’édifice qu’est Eseka. Il s’agit d’un projet commun de développement, qui passe par le partage d’expériences autour du leadership entrepreneurial, où l’on doit adopter un comportement d’exemplarité.

A l’entame de sa leçon inaugurale, Pr Jean Emmanuel Pondi, Recteur de l’ICT-University, rappelle que, pour qu’il y ait changement à Eseka, il faut d’abord avoir une vision de comportement d’exemplarité. « C’est-à-dire, poser des actes qui vont rester non seulement dans le présent, mais le futur également ; il faut préparer une génération de remplacement qui fera mieux que soi-même ; ne pas nier l’importance de l’expertise, la connaissance et le savoir comme moteur du développement.
Aujourd’hui, ce n’est plus la plantation de café qui est le moteur du développement. Ce qui est le vrai moteur du développement, c’est la connaissance et le savoir. Les dix meilleures sociétés au monde sont celles qui ont trait au digital et à la connaissance. Il faut qu’on sorte du piège et qu’on change de mentalités ». Il ajoute: « la deuxième chose pour un endroit comme Eséka, c’est il faut arrêter de croire que c’est un village. La ville entraine un comportement d’inclusion. Il faut prendre partout où il y a le mieux et le capitaliser ; il faut accepter les communautés qui viennent d’ailleurs et qui peuvent apporter positivement quelque chose. Car, il n’y a pas de succès économique unilatéral des choses. Aujourd’hui, le monde évolue grâce à sa complexité et sa diversité ». Pour chuter, le Pr Jean Emmanuel est revenu sur l’importance d’une vision stratégique. « On n’improvise pas.
Aujourd’hui, autour du Nyong et Kellé, il y a de grands projets. Mais, qu’est-ce qui est fait individuellement par les jeunes pour étudier les profils des professions qui seront en exergue ? Pas grand-chose. On continue toujours d’aller déposer des dossiers dans les ministères. Ça c’est terminé. Les ministères ne peuvent plus absorber indéfiniment les gens. Quand il y a des projets comme des grands barrages, des grandes structures qui veulent s’installer, il faut aller sur internet, regarder les profils dont on a besoin et faire ces formations. Il y aura du travail. Cela demande aussi un investissement personnel ; il faut être proactif ; avoir de bons visionnaires et adhérer à leurs visions. Lorsqu’on a passé l’échelle, il faut la laisser pour que les autres passent aussi ; il ne faut pas l’enlever comme on le voit malheureusement souvent ; il ne faut pas être égocentrique, égoïste ; il faut être ouvert et le leader qui a réussi est celui qui a produit d’autres leaders, mieux que lui-même. C’est l’esprit qu’il faut maintenant inculquer ici et s’assurer qu’on n’est pas dans la morosité, le misérabilisme et dire rien ne prospère à Eséka. Où est-ce que c’est écrit ? Il faut qu’on arrête cela ; que les gens arrêtent de se satisfaire des prévisions néfastes. Nous pouvons faire l’impossible. J’ai pris l’exemple de John Kennedy, qui en 1961, a dit qu’un Américain marchera sur la lune. Il n’en avait aucune idée, mais en 1969, ça s’est produit. C’est le défi qu’il faut relever. Il ne faut pas le craindre, mais le considérer comme une opportunité pour changer » a-t-il martelé
Sa Majesté Christine Andela, quant à elle s’est appesanti l’espoir du changement au niveau traditionnel et appelle toute la communauté à venir rejoindre ce qui ont déjà mis le pied sur l’accélérateur du changement. Elle n’a pas manqué d’exposé les forces et les faiblesses de la communauté. « Ça commence toujours par-là, le diagnostic. Et il faut que les gens acceptent de faire cet examen de conscience qui fait mal. Pour évoluer, il faut accepter de voir ce qui ne marche pas. Parmi les opportunités qu’il y a ici figure la terre. Malheureusement, on est là à manger du riz que nous ne produisons pas. Et l’Institut Ruben Um Nyobè est là pour porter l’intérêt à ce facteur de production qui est la terre» dit-elle.

A son tour, Samuel Ervé Mandeng a rappelé l’initiative de « Give back to mama », et ce pourquoi s’intéresser au leadership entrepreneurial. « Rendu à sa 4e édition, nous nous sommes rendu compte qu’après trois années, il était important, surtout à la veille des échéances politiques et au regard des difficultés auxquelles est confronté le monde, que les communautés soient préparées à y faire face. Cette formation en leadership va ainsi aider à l’éveil des consciences afin de servir de pont entre les ressources naturelles, humaines et la création des richesses qui passe par le leadership » a-t-il souligné. Il n’a pas manqué de louer le soutien du Préfet du Nyong et Kellé pour le soutien et l’intérêt qu’il accorde pour le développement de ce département. « Pour qu’une ville comme Eséka change et s’améliore, il faut d’abord que les mentalités changent. Il faut généralement un changement de paradigme.
Par exemple, lorsqu’on achète un appareil, il y a une notice qui montre comment l’utiliser. Ce que nous avons fait aujourd’hui relève du mode d’emploi du leadership.
Le développement commence d’abord par une volonté politique et sociale » a-t-on appris du natif de Mahomy un petit village situé à une vingtaine de kilomètres d’Eseka.

Le secteur de l’agriculture n’était pas en reste à cette rencontre. Représenté par l’entreprise Agro-green, qui fait dans la distribution des semences améliorées, et accompagne les agriculteurs, sous la conduite de Madame Pokam Joceline, les participants ont appris la méthode du pif à travers des rejetons de bananiers-plantains. L’experte explique comment obtenir un accompagnement d’Agro-green: « lorsque vous avez votre terrain, votre argent et n’avez personne pour vous accompagner dans la phase pratique et technique, vous signez simplement un contrat avec nous et nous mettons à votre disposition une équipe selon le besoin exprimé ».

Pour cartonner, la Présidente de l’association ADNA LITEN LI BASSA ( ADLIBA), Ngo Nonga Pulcherie a lancé l’appel à toute la communauté BASSA à rejoindre cette grande famille dans l’optique d’une cohésion sociale. Ne dit-on pas qu’une seule main ne peut attacher un paquet? Ou encore l’union fait la force.
Suzanne Maah