Mettre le pied de ces femmes leaders à l’étrier
La salle des actes de la mairie de Nkoteng a servi de cadre les 25 et 26 octobre 2023 pour le renforcement des capacités des femmes leaders des associations riveraines aux agro industries présentes dans les régions du Centre, du Littoral et du Sud du pays.
Deux exposés ont permis aux femmes de mieux comprendre, pourquoi et comment dire NON aux agissements de ces multinationales par Danielle Mba Mbia de l’ONG GDA, l’importance de se mettre ensemble pour défendre leurs droits et de se joindre au mouvement déclenché par l’ONG Panafricaine WoMin basée en Afrique du Sud, qui a engagé une démarche devant permettre aux femmes africaines de faire entendre leurs voix lors de la Cop28 à Dubaï en fin novembre par Marie Crescence Ngobo membre du RADD et promotrice de la foire des semences traditionnelles donc la prochaine édition est prévue dans la ville d’Esse du 28 février au 2 Mars 2024 sans oublier GAGGA pour son appui multiforme. Suivant une méthodologie participative les femmes ont contribué après les travaux en ateliers suivant leur zone d’origine pour proposer des pistes de solutions afin d’avoir gain de cause. Une séance de restitution aura permis après une descente sur le terrain de mieux rédiger un plaidoyer afin de faire entendre la voix des femmes riveraines qui ne réclament qu’une prise en compte de leurs préoccupations par le pouvoir dominant d’une réalité implacable, celui de leur existence dans les meilleures conditions. Et pour cela les élites responsables, les chefs traditionnels, les autorités administratives, les acteurs de la société civile et les médias devraient se joindre aux cris de détresse de ces populations riveraines qui ne demandent qu’à vivre face à ce capitalisme farouche. Cet appel lancé par les communautés pour leur souveraineté et leur développent n’est pas un pied de nez au gouvernement mais un rappel à l’ordre aux pouvoirs publics pour tenir ses engagements ou les faire tenir par le respect du cahier de charges par ces agro-industries dans le but de consolider une co-existence pacifique pour le bien de tous. La liberté étant une quête perpétuelle, c’est pour quoi il est important que ces communautés soient très vigilantes pour suivre les agissements de ces agro-industries pour réclamer dès que possible tout dérapage afin de sauvegarder leurs espaces vitaux face à l’oppresseur toujous à vide de pouvoir et d’espaces à conquérir. Une descente sur le terrain a conduit l’équipe visitée le lit d’un cours d’eau qui reçoit les eaux usées de la Sosucam et le point d’eau aménagé par l’église presbytérienne du village Essoboudou du groupement Nkoteng en présence de son chef sa majesté Benoît Bessala Bessala, chef de 2ième degré. Le témoignage des populations du village Essoboudou comme Romain Roland Etoa ou encore Marthe Ebo Tsala qui ont pris la parole pour exposer les desiderata. De même une représentante des populations riveraines de Socalpam Kribi a encouragé celleq-ci à persévérer dans le combat car du côté de Kribi, les populations sont déjà en attente d’une compensation du groupe Bolloré.
C’est par une séance de débriefing que la journée s’est achevée avec une remise des attestations aux participantes et la volonté commune de cheminer désormais ensemble avant un copieux repas d’aurevoir au complexe la vallée.
Réaction
Majesté Benoît Bessala Bessala chef de 2ième degré de Nkoteng
“Nous sommes fiers de votre présence ici au village Essoboudou ce matin, rien ne va car le climat n’est pas serein entre nous les riverains (populations autochtones) et la Sosucam. Nos problèmes sont multiples que je ne saurais les énumérés tous ici, nous avons visité la rivière qui est souillée et vous avez vu la source aménagée par l’église presbytérienne mais le problème d’épandage et les engrais des champs pollues la rivière de même que la nappe d’eau souterraine. Jusqu’à ce jour aucune mesure réparatrice malgré le plaidoyer auprès de l’administration, les populations locales n’ont pas encore reçue de compensations.
Clément Noumsi
