La première édition se tient du 26 au 27 avril 2024 à Yaoundé sous la houlette du Ministre de la Décentralisation et du Développement Local ( MINDDEVEL), Georges Elanga Obam, à l’effet de donner à chaque enfant l’opportunité d’exister et d’être connu officiellement. D’où le slogan” Un enfant, un acte de naissance, une identité”.

Initiée et cofinancé conjointement par le Gouvernement, le Bureau de  l’UNICEF au Cameroun et le BUNEC, le FEICOM et d’autres partenaires, ce forum a pour but d’obtenir l’engagement des maires à soutenir l’enregistrement universel des naissances dans leurs Communes respectives, afin de contribuer à une augmentation significative du taux d’enregistrement au Cameroun; de renforcer l’intersectorialité et l’interopérabilité avec des services d’état civil en particulier pour l’enregistrement systématique et supplétif des naissances, par le renforcement d’un agenda décentralisé. Il s’agit notamment de mobiliser les parties prenantes (maires) sur le thème central du forum; recueillir les informations et les contributions pour les ajustements juridiques et de politique publique nécessaire, et adopter des stratégies pour simplifier les procédures ; mobiliser les partenaires techniques et financiers afin de promouvoir des synergies dans la mise en oeuvre de l’agenda national sur l’enregistrement des naissances.

Ces échanges pourraient permettre aux participants d’aboutir à des résultats parmi lesquels la signature d’une Charte des Maires sur leur engagement à accélérer ce processus ; la mise à disposition des lignes d’intervention d’une feuille de route pour la mise en œuvre de la Charte, etc.

Dans son allocution, le Ministre Georges Elanga Obam a mentionné que l’effet exceptionnel d’enregistrer les naissances dans les procédures particulières devient une exception. Il s’agit notamment de la moderniser le cadre juridique qui gouverne la gestion de l’état civil(naissance, mariage), les opérations de digitalisation et mettre en place les actions de sensibilisation et d’éducation des populations.<< Nous espérons qu’à la fin de ce forum, les parties prenantes et les maires vont signés une Charte sur laquelle ils prennent l’engagement de placer au fronton l’enregistrement de ces actes d’état civil, si toutes les parties prenantes à la fin de l’opération conviennent de ce que c’est une question importante et se mettent d’accord sur les modalités d’enregistrement>>.

Les Maires s’expriment

Maire de Dizangue

Monsieur EPASSY DOUMBE Raymond, Maire de la Commune de Dizangue, comme tout autre Maire, indique que ce forum est la bienvenue.<< Dizangue en  particulier est une ville cosmopolite avec beaucoup  de déplacés. Il faut dire que nous avons deux agro-industries qui hébergent pour l’instant plusieurs populations venus du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Donc la population commence à être dense. Nous avons aussi le problème d’espacement, de distances entre les villages qui est dû aux problème de communication, bref toutes les communes du Cameroun ont le même problème. C’est très difficile de traîner les enfants et les populations devant le Procureur . Pour cela, nous demandons au gouvernement d’organiser rencontre pour nous pencher sur le problème d’acte de naissance pour une énième fois et même si c’est pour une ultime fois>> a-t-il souligné tout confiant.

D’un même ton, le Colonel BOUKAR SATOMI, Maire de Kolofata revient sur la simplicité de la procédure dans le temps et dans l’espace.<< À Kolofata, plusieurs villages ont été ravagés et certaines personnes se trouvent sans aucun document. Quand j’ai été élu, on se trouvait presqu’à 4000 dossiers. Ce sont ces adultes qui ont été ravagés par des incendies dans les villages à cause de Boko Haram. Alors pour les déplacés, ceux qui viennent de l’extérieur, il faudrait qu’on prenne des mesures pour essayer de résoudre cette situation. En ce moment, nous avons le comité des Élites de Kolofata, qui de temps en temps, nous envoient de l’argent. Et on essaye donc de payer tout ce qui est nécessaire pour l’établissement des réquisitions et aussi des transcriptions. Pour le CM2 n’avons eu que 158 enfants en difficultés. Lors des échanges tout à l’heure, j’ai levé ma main avec pour but de demander une mesure spéciale et  que la DGSN augmente également cette équipe pour mener des enquêtes et résoudre les problèmes de nos parents. Et j’ai beaucoup apprécié le fait qu’on détache des unités de police auprès des maires pour pouvoir faire des cartes d’identité.  >>.

Le Maire de la Commune de Fundong, Denis NDANG, Président des CVUC pour le Nord-Ouest, se réjouit de cette rencontre axée sur une problématique qui mine les zones en crises. << Les actes de naissance sont établis à l’aide du personnel de centre de santé, sauf là où il ya des centres de santé qui ne fonctionnent plus normalement. Ces actes sont établis pour des élèves qui veulent affronter les examens officiels de fin d’années scolaires. Dans le cas où les parents sont très pauvres, la Mairie fait ce qu’elle peut, et il y a aussi des ONG qui assistent à l’établissement de ces actes. Parfois, c’est lors de l’établissement d’une carte nationale d’identité que certains se précipitent pour se faire établir un acte de naissance. Je peux dire que dans la commune de Fundong, on a déjà recensé 3000 personnes qui veulent les actes. Mais on a pas encore touché la zone rurale, donc ça veut dire que le besoin est énorme mais les moyens ne sont pas suffisants. Ce problème ne concerne pas seulement les enfants, mais les adultes ont aussi besoin des actes, puisque c’est l’une des pièces maîtresses demandées pour établir une CNI. Donc nul n’est mis à l’écart, tous sont concernés>>.

Gisèle MEKA, Conseillère municipale dans la commune de Zoétele, Présidente de L’OFRDPC Dja et Lobo II << l’acte de naissance au Cameroun est un souci réel, sans acte de naissance on existe pas. Tout les diplômes, toutes les actions qu’on mène sont basées sur l’acte de naissance qui est l’attestation de notre existence. À Zoétele, nous menons des campagnes de sensibilisation depuis un certain temps. Et moi en tant que conseillère municipale, je me suis encore pluy impliquée depuis que je suis officier d’état civil. Nous avons l’impression qu’il y a quand même une prise de conscience de la part des parents parceque ce que, quand une femme a accouché dans un centre de santé d’une circonscription, elle declare l’enfant dans ce centre de santé et les infirmièrs déposent la déclaration dans un centre d’état civil. Alors ce Forum est une belle initiative qui vient booster le travail que nous menons déjà sur le terrain et compléter les manquements>>

Pour le chargé des programmes de l’ONG Action pour la promotion de la santé, la production et l’environnement, Monsieur HAMIDOU AHMADOU, ce problème d’enregistrement des naissances commence dès la base.<< il faut noter que notre travail est au niveau communautaire. Mais tout à l’heure le ministre à fait enregistré notre stand et nous a été rassuré la possibilité d’ouverture d’une collaboration plus encadrée pour que l’impact de nos activités soient améliorer sur le terrain. Nous sommes restés engagé dans cette dynamique et nous pensons que dans les années à venir, dans nos zones d’intégration il y aura 0 enfant sans acte. Nous sommes implantés dans les régions en crises notamment l’extrême-Nord, le Nord-ouest et le Sud-Ouest>>.

Sylvain Moïse Tjock, Maire de la Commune d’Eséka, souligne qu’il y a beaucoup de personnes qui vivent en situation d’inconnus sur le terrain.<< Au niveau d’Eséka et dans le Nyong et kéllé, à partir de 2020, nous avons commencé à organiser des campagnes de sensibilisation. Actuellement Eséka est entrain de faire deux audiences, à la première séance nous avons eu 2004 enfants, cette fois-ci,nous avons plus de 3000 enfants. Vous voyez que le mal est profond. Mais nous voulons que le service administratif facilite la procédure parce que beaucoup n’ont pas les moyens. Je propose qu’on installe des centres d’états civils dans les centres de santé pour permettre un enregistrement rapide des naissances>>.

Maître David Mafany Namange, Maire de la Commune de Buéa, Président de Section RDPC Fako III << Ce forum arrive au bon moment et il est là bienvenue. Nous avons eu à travailler avec les communautés chez nous à Buéa. Il y a eu beaucoup d’enfants qui n’ont pas eu la chance d’avoir des actes, parce que nous sommes en période de crise. Donc à travers le Gouverneur du Sud-Ouest et le Préfet du Fako nous sommes entrain de travailler avec les autres administrations. Nous continuons à faire le rattrapage à travers les communiqués radios, et même dans les réunions de familles, les églises et autres moyens de communication>>.

Maire de la ville de Bafoussam, Monsieur TAFAM << C’est à travers l’acte de naissance que tout camerounais qui naît a une identité. Généralement dans notre centre d’état civil qui est le centre d’état civil principal, nous recevons les déclarations qui viennent des hôpitaux. Je penses qu’à la fin de ce forum, tous les acteurs vont prendre conscience. Ces problémes amènent très souvent les parents à réduire l’âge de l’enfant, ce qui crée des problèmes plus tard. Il faut qu’on ait un fichier central de telle sorte que dans n’importe quelle centre d’état civil lorsqu’une naissance est enregistrée, que ce soit connu au niveau central et ça pourrait même résoudre certains problèmes. Maintenant que la paix est revenue, on est en pleine reconstruction. Nous nous appuyons sur le problème gouvernemental, à l’heure actuelle, nous avons 30000 élèves du CM2 qui sont entrain de préparer leur entrée en 6eme et qui n’avaient pas d’actes de naissance. Sur les 30000 aujourd’hui, 27000 ont déjà acquis. Nous avons travaillé avec des autorités municipales, judiciaires et traditionnelles>>

Suzanne Maah

Sign Up for Our Newsletters

Get notified of the best deals on our WordPress themes.

You May Also Like

Augmentation des salaires dans le secteur pharmaceutique: une convention collective signée

L’objectif étant d’améliorer les conditions de travail des personnels des entreprises de…

Amélioration de la santé sexuelle reproductive au Cameroun: Le Projet ExpandPF est lancé

La cérémonie officielle s’est tenue ce 11 avril 2024 à Yaoundé sous…

Barrage Hydroélectrique de Natchigal: 60 mégawatts injectés sur le Réseau Interconnecté Sud

La cérémonie officielle de mise en service s’est tenue le 10 mai…

Activités Agro-sylvo-pastorales: les acteurs en conclave à Yaoundé

Un atelier d’examen et d’enrichissement de la stratégie Nationale de Mobilisation des…