L’association Médias, médiations et citoyenneté (2MC), a organisé du 19 au 21 décembre dernier, la 6e édition des Journées citoyennes de la presse, au Palais des Congrès de Yaoundé, sous le thème :<< médias et démocratie : enjeux, opportunités et menaces >>.
Pendant trois jours, les acteurs de la presse camerounaise, des experts et hommes politiques, mais aussi les étudiants de journalisme de l’Ecole Superieure Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC) se sont penchés sur la question de l’intelligence artificielle alors que le pays s’apprête à vivre une échéance électorale majeure en 2025. C’était dans le cadre de la 6e édition des Journées citoyennes de la presse, tenue du 19 au 21 décembre dernier au Palais des Congrès de Yaoundé.
Au moment où le numérique devient de plus en plus indispensable, où l’intelligence artificielle ne laisse personne et ne saurait laisser personne indifférent, l’espace médiatique n’y échappe pas au manipulation de l’information. Cette rencontre organisée par l’association Médias, médiations et citoyenneté (2MC), en partenariat avec la Fondation Paul Ango Ela et de The Muntu Institute, a mobilisé divers profils pour discuter autour d’un thème : « intelligence artificielle, médias et démocratie : Enjeux,opportunités et menaces ». Le choix de ce thème n’est sans doute pas un hasard.
En effet, le climat sociopolitique actuel étant meublé par les événements Pré-électoraux, Valentin Siméon Zinga, président de l’association 2MC, dans son propos pour la circonstance, a rappelé le contexte de création de l’Association et les idées qui ont motivées ce choix thématique. Née sous la base d’un constat de la baisse des standards professionnels qui gouvernent la profession du journaliste, il est judicieux de réfléchir sur la possibilité de sauver et d’améliorer les pratiques du journalisme au Cameroun.
Dans un environnement où la mise en circulation de la parole politique est tenue par les instances citoyennes et médiatiques, il convient de rappeler le rôle des médias. « parmi les pistes de réflexion sur les enjeux d’avenir, deux lettres majuscules reviennent régulièrement : I A ». Les progrès de l’intelligence artificielle nourrissent m à la fois l’espoir et les craintes au sein du corps médiatique et son impact sur les pratiques journalistiques parmi lesquelles: la collecte, les processus de rédaction et ceux de diffusion, sont de plus en plus évidentes. Deux écoles s’affrontent sur l’arrivée de nouveaux outils de l’IA dans les rédactions. Et plusieurs questions se posent : sont-ils une opportunité pour les étudiants et les journalistes, afin de leurs permettre de recentrer leurs travaux sur les contenus plus riches ? Ou alors representent-ils une menace sérieuse pour les médias ? Y-a-t-il une autre possibilité innovante telle que l’analyse automatisée des données massives, la personalisation de l’information. Cette montée en puissance de l’IA soulève des questions essentielles en matière de fiabilité des sources.
Selon le président national de (2MC), il est important de marquer un temps d’arrêt pour s’interroger sur l’usage de l’IA, explorer désormais l’indispensable dans les domaines d’activités mais qui ne reste pas sans préjudice.
L’intelligence artificielle pour quoi faire ?
Le Pr Jean-Emmanuel PONDI l’un des conférenciers du séminaire est revenu sur la typologie de la démocratie en Afrique et la démocratie africaine, l’utilisation des technologies et des algorithmes d’IA dans la gestion des institutions. De manière spécifique, il a relevé l’utilisation responsable des IA, notamment, l’orientation des étudiants, la gouvernance, la recherche et l’innovation. Son propos a également pointé du doigt les risques à prendre en compte dans l’utilisation de l’intelligence artificielle, dans les démocraties en Afrique, dont entre autres, la manipulation de l’opinion publique, la programmation de la désinformation, l’usage des bots pour les campagnes ciblées par le biais algorithmiques. Les hommes de médias doivent donc se familiariser avec les capacités de l’IA pour mieux exploiter son potentiel et l’intégrer dans les stratégies des rédactions.
À la suite de cette conférence, plusieurs experts en IA, venus de différentes universités du Cameroun ont partagé les expériences de leurs institutions respectives. Il convient de souligner que cette 6e edition des journées citoyennes de la presse, à connue la présence massive des étudiants en Master de la filière sociologie de l’Université de Yaoundé 1, une première depuis six ans.
In fine, les différentes discussions ont permis de mettre en lumière le rôle de l’IA dans le processus de collecte, de traitement et de diffusion des informations. La formation des parties prenantes, les étudiants en journalisme et les journalistes dans la recherche de l’information.
En somme, la promotion de l’intégration de l’IA dans les rédactions est importante, et nécessite un certaine connaissance dans le domaine de recherche choisi.
By Paul Rémy WAHOUM
