Il les a faites à la suite de la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu lundi 02 juin 2025, au palais des congrès de Yaoundé, non sans dévoiler en mondovision, les projets et le défis qui interpellent l’institution qu’il préside aux destinées.
Monsieur le Maire, merci de nous accorder cette interview, qu’est ce qu’on doit retenir de votre participation aux Jeicom 2025 ?
La ville de Douala a, par le passé participé aux Jeicom parce que nous croyons que c’est une plateforme qui permet aux CTD de rendre public ce qu’ils font. Cette plateforme nous permet de nouer un dialogue avec les investisseurs. Vous savez, Douala a un besoin d’investissement énorme que nous ne pouvons pas remplir avec nos seuls moyens. On parle d’investissements en équipements publics, on parle encore d’investissements de production, on a besoin des partenaires. La Communauté urbaine de Douala lance chaque année sur son propre budget, des marchés d’à peu près une quarantaine ou une cinquantaine de milliards de Fcfa. Et cela est insuffisant pour satisfaire la demande sociale. C’est pour cela que nous venons aux Jeicom avec l’espoir de trouver des partenariats à même de nous offrir des opportunités afin de remplir notre agenda.
Monsieur le Maire, vous avez engagé un type de pourparlers avec le Médef France, est ce que vous pouvez nous en dire plus sur la nature de ces pourparlers ?
Vous savez que le Médef est une association des entreprises de France. Il y a en plusieurs centaines. On trouve là dedans, les entreprises opérant dans divers secteurs qui peuvent être intéressées par ce que nous faisons à Douala. Le Medef nous a montré l’intérêt, surtout au regard des derniers contacts que nous avons eu, nous ont montré l’intérêt pour le système de bus rapide transit, le transport public de masse. C’est un grand projet que Douala va réaliser. Nous espérons engager les travaux cette année et c’est un projet de près de 300 milliards de FCFA. Le Medef a également montré un intérêt, avec certaines entreprises, pour l’éclairage public solaire. Nous sommes entrain de conclure les négociations en vue d’un projet de 11 000 à 13 000 lampadaires solaires que nous allons installés à Douala. Le Medef a également montré un intérêt, sur beaucoup d’autres projets, notamment la route, puisque nous avons la voie de contournement de Douala d’à peu près 47 km. Ce projet à lui seul demande près 400 milliards de FCFA. Ce sont ces gros projets là, évidemment, qui intéressent les grandes entreprises du MEDEF parce que traduit en euro ça fait consistance. Mais il y a beaucoup d’autres projets où nous sommes ouverts pour discuter avec le Médef et nous aurons tout à l’heure, l’entretien avec le Médef pour explorer les pistes de partenariat pour réaliser les projets à Douala. Nous sommes vraiment ouverts et nous espérons que le Médef va nous apporter des réponses à certaines de nos attentes.
Est-qu’on peut avoir, concrètement quelques projets spécifiques que la mairie de ville de Douala a apporté aux Jeicom pour la recherche des partenariats ?
Oui, nous avons évidemment beaucoup de projets, comme je vous l’ai dit. La mairie de Douala s’inscrit pas dans le cadre des communes de production. Douala est une ville industrielle d’abord. Ce n’est pas une ville de production agricole. C’est une ville industrielle, qui a l’agriculture urbaine à petite échelle. Douala a, par ailleurs l’avantage d’avoir une classe d’hommes d’affaires prêts à investir. Et ce, dans tous les domaines. Nous avons par exemple apporté aux Jeicom ce projet que nous avons de faire des parkings aériens pour permettre d’améliorer la circulation dans un quartier aussi dense dans la journée que Bonanjo. Je vous ai parlé de la voie de contournement.
Nous parlons en ce moment, de la politique de transformation des ordures. La métropole Douala n’est pas épargnée par cette problématique. Il s’avère aussi que ces ordures ne sont pas seulement un problème mais une source de richesse. A l’heure où nous en sommes, avez- vous déjà des projets dans le sens de la transformation de ces déchets en ressources économiques ?
Alors je vais vous surprendre, parce que Douala a lancé depuis presque 2 ans, un appel à manifestation d’intérêt pour le traitement des ordures. Nous sommes également engagés dans la refonte du système de collecte des ordures. Nous avons lancé il y a quelques mois, le nouvel appel d’offre pour la collecte des ordures. Nous allons désormais avoir à Douala, deux collecteurs d’ordures et non un seul. Nous espérons qu’à deux, ils iront plus loin, c’est-à-dire collecter 90% des ordures. Ça c’est le premier élément. Le second élément que je peux vous donner est que nous sommes très avancés dans la conclusion d’un accord avec une entreprise pour la transformation des ordures en énergie électrique. Nous sommes entrain de finaliser à Pk 27, ce qu’on a appelé le pôle industriel de transformation des ordures. Nous avons déjà construit la plus grande usine de traitement de boues de vidange du Cameroun et même d’Afrique centrale. Elle est construite, et sera fonctionnelle d’ici un à deux mois. A côté de cette usine, nous allons installer un opérateur que je tais le nom pour l’instant, mais je peux dire qu’il est d’une technologie allemande. C’est un opérateur avec lequel on a déjà signé un protocole d’accord pour venir s’installer, construire une usine de traitement, une usine de traitement des ordures, et une usine de transformation des ordures en énergie. Nous sommes pratiquement prêts et le protocole d’accord avec ce partenaire a été signé. A tel point que ce qu’on est entrain d’expérimenter au niveau national, Douala est déjà en avance. J’espère avoir le plaisir de vous annoncer que d’ici quelques temps, la conclusion de cet accord avec ce partenaire, qui nous a convaincu. Nous avons étudié 5 ou 6 dossiers. Nous avons même envoyé une mission pour aller voir ces réalisations en Afrique. Nous sommes rentré avec un rapport confortant. Douala va entrer dès 2026, dans l’ère de la transformation des déchets en électricité. Nous avons déjà aussi des usines.
Entretien réalisé par Suzanne Maah