C’est le Bureau Régional de l’UNESCO pour l’Afrique Centrale qui a servi de cadre les 04 et 05 avril dernier à l’occasion d’une formation sur le renforcement des capacités des journalistes en éducation aux médias et à l’information pour lutter contre la désinformation et la mesinformation en faveur d’un journalisme de qualité en Afrique Centrale.
Placé sous la coordination de Serge BANYIMBE, chef secteur communication et information UNESCO Afrique Centrale, il était question entre autres d’améliorer la compréhension des leaders des journalistes de leur rôle et renforcer leur capacité à combattre la désinformation et la mésinformation; Développer un plan d’action régional pratique pour identifier et contrer les fausses informations; Promouvoir un journalisme éthique et le respect des normes journalistiques dans la région de l’Afrique centrale; Favoriser la collaboration professionnelle et la solidarité entre les syndicats de journalistes de la région de l’Afrique centrale pour faire face aux défis modernes des médias. Cela inclura un dialogue sur la relance de l’association régionale d’Afrique centrale des affiliés de la FAJ, aujourd’hui disparue; Sensibiliser à l’importance du journalisme de qualité dans les sociétés démocratiques, en particulier pour prévenir les discours de haine et lutter contre la désinformation et la mésinformation.
Il s’agit d’une initiative soutenue qui a réuni les syndicats de journalistes de la région de l’Afrique centrale parmi lesquels le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, la République démocratique du Congo, la République du Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon et São Tomé-et-Principe.

En effet, la désinformation et la mésinformation représentent des défis considérables en Afrique centrale. Elles menacent sérieusement le journalisme de qualité et la stabilité de la région. Ces problèmes sont particulièrement répandus en raison d’une combinaison d’instabilité sociopolitique, d’un accès limité à des informations fiables et de la prolifération rapide des plateformes numériques qui permettent à de fausses informations de se propager rapidement et largement. D’où l’importance de cette rencontre organisée par l’UNESCO.
Durant les échanges, les participants sont revenus sur la nécessité de mettre en place des stratégies de lutte contre la désinformation et la mésinformation sur Internet. Le coordonnateur a indiqué comme référence le site d’informations de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture, sur lequel il leur sera présenté toutes les stratégies et outils développés par l’UNESCO pour la promotion de l’éducation aux médias et à l’information
Pour ces hommes de médias venus d’horizons divers, un peuple désinformé est un peuple en danger, un peuple qui est dans l’obscurantisme, alors que le rôle du journaliste est d’être une lumière, d’être un éveilleur de consciences.
Réactions

Serge BANYIMBE, chef secteur communication et information UNESCO Afrique Centrale.
« Apprendre, connecter, plaider et innover. C’est à cela que renvoie notre travail en matière d’éducation aux médias et à l’information. Parmi les thématiques développées au cours de cette rencontre, nous avons le discours pour la promotion de l’éducation aux médias à l’information, nous avons le développement de contenu, des ressources qui doivent permettre aux uns et aux autres de mieux comprendre ce que c’est que l’éducation aux médias à l’information, de mieux se l’approprier, et de mieux enseigner l’éducation aux médias à l’information. Nous avons également fait le plaidoyer en faveur des politiques sur l’éducation aux médias. C’est tout ce que nous faisons pour permettre aux décideurs politiques d’intégrer cette éducation à l’information dans les lois nationales. Permettre aux acteurs tels que les régulateurs des médias et plateformes numériques de comprendre quels sont les défis contemporains,et d’asseoir des petites régulations qui permettront d’attaquer le phénomène de la désinformation et de la mésinformation notamment dans le cadre de l’intelligence artificielle. Nous avons des ressources qui ciblent la catégorie de la jeunesse qui est l’un des gros utilisateurs et consommateurs des médias numériques, comment ils peuvent parvenir à intégrer ça dans les orientations de jeunesse pour renforcer tous ce qui est éducation civique à travers l’éducation aux médias à l’information, se défaire de tout ce qui est tendance en terme de discours de haine, de l’incitation à la violence, à l’extrémisme violent etc. Nous avons également l’éducation aux médias à l’information avec les villes, on encourage les cités à adopter les politiques locales qui valorisent l’éducation aux médias liés à l’information et qui intègrent les compétences de ces villes. Nous utilisons tous ces outils pour passer le message, pour combattre la désinformation. Nous avons tous ces contenus là pour les producteurs de contenus digitaux qui de plus en plus, ont une audience plus grande que les médias classiques. A cet effet, nous avons conçu un programme pour les producteurs de contenus digitaux pour avoir une attitude plus responsable, de produire des contenus digitaux de qualité ».

Jean Claude COULIBALY, membre du comité exécutif de la FAJ ( Fédération Africaine des Journalistes ).
« J’en appelle au respect des journalistes, surtout les blogueurs. Mais c’est à nous les journalistes d’occuper l’espace parce que nous avons top laisser les activistes, les influenceurs occuper l’espace numérique. Nous devons être des créateurs de contenus au niveau du numérique. Le numérique est devenu aujourd’hui un média qui s’impose à tous. Il nous appartient d’être assez présent là-bas pour juguler tout ce qui est négativité produit par les influenceurs, les blogueurs, tout ce qui n’a rien à voir avec notre profession. Il faut le rappeler, c’est une profession noble. On parle de noblesse quand on respecte certaines règles telles que le code d’éthique et de déontologie, qui est adossé également sur la loi, parceque dans tout pays africain, la profession régit par une loi sur la presse. Nous faisons l’effort dans la pratique de notre métier, de respecter ce cadre juridique et ce n’est pas le cas pour les autres. C’est pourquoi nous devons véritablement nous investir davantage au niveau des réseaux sociaux avec des contenus et captures d’écrans vidéo, avec des publications de qualité qui puissent amener la sérénité au sein de la société ».

Au finish, les hommes de médias s’engagent à promouvoir désormais un journalisme de qualité, dans le but de mieux éclairer les consciences et renforcer la démocratie dans une région en pleine secousses numériques.
Suzanne Maah