Éditorial No147 du 08 juillet 2023 signé par le Capitaine de Vaisseau, Atonfack Guemo Cyrille, Chef Division de la Communication-Mindef.

Le retour en 1990 du multipartisme politique, en plus de favoriser un renforcement du droit à la libre expression des citoyens, sur tous les sujets touchants de près ou de loin à la marche de notre société, notamment la gestion de la chose publique, charrie également un effet pervers. Il s’agit de la violence verbale, bien souvent traduite sous sa forme physique, lorsque les légitimes aspirations des citoyens font l’objet d’une surenchère de mauvais aloi de la part des protagonistes de la scène politique.

En permanence agités et désoriantés par un flot incessant d’arguments, d’arguties, de vérités et de contre-vérités, d’accusations et d’imputations, d’authentiques récits et d’improbables narratifs, les esprits déjà impatients atteignent la surchauffe, et c’est la rue qui fini par s’embraser. Dans cette ambiance délétère, le maintien de l’ordre devient un enjeu crucial. De responsabilité pour les uns, de visibilité pour les autres.

Presqu’à chaque mouvement d’humeur des populations, l’on assiste à des scènes de guérilla urbaine, dans lesquelles des bandes de casseurs pillent, saccagent et mettent le feu à des biens publics et privés sur leur passage. En dehors de ces occasions, l’on aura enregistré la pose d’engins explosifs suspects dans certaines de nos viles, même que l’apparition à tout le moins insolite, de hordes d’adolescents agresseurs appelés microbes.

Des épiphénomènes pour l’instant, mais dont le potentiel d’aggravation est proportionnel à la virulence d’un discours stigmatisant, superficiel, lénifiant et trompeur, discours conçu à dessein pour éblouir l’entendemnt, décourager le raisonnement de l’opinion, tout en masquant l’indigence conceptuelle de la proposition sociale émise par ses auteurs. Ils se recrutent aussi bien dans la sphère politique, dans l’entepreneuriat économique et social, que dans nos multiples communautés.

Il est possible que certains parmi ces personnages trouvent leur compte dans un climat de tension permanente. Mais ce serait oublier que tous nous sommes embarqués dans la même galère, pas un seul n’étant assuré de réchapper en cas de naufrage. Il nefaudrait surtout pas attendre d’être parvenu à pareille extrémité, pour enfin prendre conscience du suicide collectif auquel nous expose la dérive anti-civique amorcée par petites touches.

Situation complexe s’il en était, d’autant qu’il n’est pas seulement question, il n’est plus seulement question de marquer la présence des forces de maintien de l’ordre sur le terrain, ni même d’encadrer des manifestations pacifiques. Désormais, il s’agit de faire face à des foules d’avantages rendues violentes par la présence en leur sein, de groupuscules constitués d’individus aux méthodes relevant plus de la subversion que de la revendication.

La question qui se pose avec une pressante acuité est celle de pouvoir concilier au mieux, l’exercice des droits, la jouissance des libertés, et la sécurité sans laquelle aucun de ces apanages populaires sociaux et légaux ne saurait être sereinnement consommé. Des concepts d’opération ont été mis au point par ce faire. Il s’agit entre autres, de la main de fer dans un gant de velours, du maintien de l’ordre à visage humain, puis maintenant, de la gestion démocratique des foules. Cette approche humaniste de la sécurité permet à ce jour, d’éviter des catastrophes.

Cependant, l’encadremnt de notre société, de même que l’urgence du retour à des mœurs beaucoup plus orthodoxes, sont du devoir et de la responsabilité de tous, depuis le giron familial, jusqu’à la place publique. Mais si pour notre désagrément, il s’avère que l’éducation, la sensibilisation et les exhortations ne soient d’aucune éfficacité dans cette foire d’empoigne, alors quelqu’un devra prendre sur lui d’y rétablir la loi et l’ordre: Pour la paix et l’unité de ce pays!!!

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