Formation des femmes leaders sur le droit de dire *NON*

Durant deux jours (25 et 26 octobre 2023), les représentantes de douze (12) associations des populations riveraines aux agro industries ont suivi des éclairages sur la méthodologie à adopter face à la menace que constitue ces agro-industries.

Pour répondre aux besoins du pays, des agro-industries dans des secteurs sucriers, du caoutchouc, de l’huile de palme et bien d’autres, ont été implantées au Cameroun ; parmi elles, on peut citer la Société Sucrière du Cameroun (SOSUCAM) crée en 1965, PAMOL (en 1967), SOCAPALM (1968), HEVECAM (1975). Il faut noter que ces agro-industries se sont installées progressivement dans les villages très souvent sans le consentement des communautés locales et peuples autochtones, polluant au fil des années terre, eau, air et causant des impacts environnementaux et socioéconomique majeur. Aujourd’hui, les communautés qui autrefois vivaient de leurs environnements (forêt), vivent entourée de palmier à huile, d’hévéa…etc et l’accès à ces plantations leurs sont strictement interdit sauf si elles y vont pour travailler au compte de la société agro-industrielle contre un salaire minable. Les communautés riveraines des agro-industries sont dont prises dans un étau qu’elles cherchent malgré elles d’en sortir.

Avec leurs terres accaparées, les eaux souillées, les forêts totalement détruites, les riverains, dans leur statut de ruraux sont dépossédées de leurs principales ressources et ceci sans aucune compensation. L’entreprise a aussi restreint leur liberté de circuler sur leur territoire ; c’est le cas à Mbonjo, à Edéa où la SOCAPALM, a plantée les palmiers même dans les cimetières des communautés. Les femmes et les jeunes filles sont les plus touchées par cette situation car manquant de terre pour cultiver, de forêt pour ramasser les produits forestiers non ligneux pour les transformer et les vendre afin gagner des revenus et soutenir leur famille. Pour nourrir leur famille, elles sont obligées d’entrer frauduleusement dans la plantation agro-industrielle, le seul moyen qui s’offrent à elles pour survivre. C’est dans la quête de ces moyens de survie qu’elles subissent de pires abus et violences. Elles sont très souvent bastonnées, obligées de livrer leur corps aux gardiens, pour accéder dans la plantation. En perdant leurs droits sur leur terre, ces femmes ont perdu leur dignité. Elles et leurs familles vivent dans la précarité, la famine, alors que le projet était censé favoriser l’amélioration de leurs conditions de vie.

Depuis plusieurs années, GDA, RADD et d’autres organisations de la société civile camerounaise et d’ailleurs interviennent aux cotés de ces riveraines (femmes) pour les accompagner dans la défense de leurs droits. Mais malgré cela, on dénombre encore de nombres cas de violences aux femmes riveraines de ces projets extractifs. C’est pourquoi avec l’appui de WoMin ONG Panafricaine basée en Afrique du sud, GDA et RADD ont organisé au mois de juin dernier un atelier de formation des populations riveraines des agro industries et des grands projets dit de développement au Cameroun sur *le droit de dire Non*. Cette activité s’est tenue à Yaoundé et a connu la participation d’une trentaine de femmes riveraines. Pour former un plus grand nombre de femmes, GDA et RADD prévoient étendre cette action dans les localités riveraines respectivement des plantations d’Hévéa, palmier à huile, canne à sucre et de barrage hydroélectrique, d’où la présente proposition. Avec l’appui de GAGGA, ce projet a pour objectif de continuer la formation au niveau local des femmes riveraines des agro industries et des grands projets dit de développement sur le droit de dire Non. Spécifiquement, il s’est agi d’outiller les femmes et les jeunes filles riveraines des agro-industries d’Hévéa, palmier à huile, canne à sucre ainsi que celle riveraines des barrages hydroélectriques sur leurs droits et sur comment engager des actions pour les faire respecter ; d’organiser des séances de partage d’expérience entre les femmes riveraines des agro industries et des projets dits de développement sur la défense de leurs droits.

Clément Noumsi

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