Éditorial du 14 juin 2025 signé par le Capitaine de Vaisseau Atonfack Guemo Cyrille, DIVCOM-MINDEF.
Ni bravades inconscientes, ni brimades outrancières. En lieu et place du face à face explosif secrètement souhaité et publiquement annoncé, l’onaura assisté à un côte à côte tout ce qu’il y a de plus fraternel. Entre les dizaines de curieux accourus et les éléments des forces de maintien de l’ordre déployés sur ce qui était donné pour scène de violenteséchauffourées, l’on tenait fraternellement causette, et pour faire simple, l’on tapait les commentaires. Au final, le chaos objet de tant de pronostics a avorté. Au grand dam de quelques esprits incendiaires, au grand étonnement des observateurs très avertis, mais au grand soulagement de la majorité des camerounais épris de paix.
Cette ambiance de non-violence récemment observée à Douala, et qui se situe aux antipodes de l’inclination émeutière à la mode sous d’autrescieux, ne saurait être le fruit d’un heureux concours de circonstanceséchappant à la volonté humaine. Elle est plutôt la résultante d’uneconjonction de dispositions morales, civiques et pédagogiques, mises enpratique par nos populations, nos autorités administratives et nos forces de maintien de l’ordre, en vue d’une jouissance et une expression sereines des droits et des libertés reconnus à chaque citoyen.
Nos concitoyens naturellement pacifiques sont ainsi à saluer, pour l’esprit civique, le discernement et la perspicacité dont ils font montre entoute circonstance. S’appuyant sur l’expérience des événements du passé, tirant parti d’une instruction de plus en plus approfondie et faisantappel au bon sens, nos compatriotes sont en effet conscients que pour légitime qu’elle soit, l’aspiration à un meilleur quotidien ne peut se matérialiser que dans un environnement de paix et de sécurité. Aussi se seront-ils rassemblés, non pas avec l’intention de provoquer, mais avec le désir de s’informer.
Du côté des autorités administratives, il s’est une fois de plus avéré que la notion de responsabilité conserve toute sa substance. Car commander revient à prévoir. En l’espèce, il était primordial d’empêcher la perpétration de tout acte susceptible de faire basculer dans la violence, une atmosphère empreinte de confiance. Si le moindre incident étaitsurvenu, que n’aurait-on pas dit, que n’aurait-on pas écrit, sur la supposée impéritie des personnes préposées à assurer notre sécurité à tous! D’ailleurs, des narratifs apocalyptiques, des reportages catastrophiques prêt-à-diffuser attendaient dans des rédactions, sans parler des discours d’indignation déjà concoctés dans certaineschancelleries.
Pour finir, le professionnalisme de nos forces de maintien de l’ordremérite lui aussi d’étre salué, car, convenons-en, concilier les obligations et les restrictions inhérentes au maintien de l’ordre, avec les droits et libertés légitimes et légaux reconnus aux citoyens n’est guère chose aisée. Nos braves soldats s’y attèlent pourtant avec une rare conviction, préférant la proximité à la distance, optant pour une approche propice à la conciliation, en lieu et place de l’injonction. Ceci, en droite ligne des principes cardinaux se déclinant en termes de maintien de l’ordre à visage humain, ou encore la gestion démocratique des foules. Au regard des résultats sur le terrain, bien mal inspiré quiconque pourraits’en plaindre.
Au demeurant, il a été une fois de plus prouvé qu’indépendamment du statut et de la position, les camerounais se connaissent et se reconnaissent les uns en les autres, étant tous issus des mêmes familles, œuvrant tous, chacun à sa place, pour le même idéal.
En fin de compte, tous demeurent convaincus que ‘‘la paix est bien’’. /-