Editorial 17 juin 2023 signé par le Capitaine de Vaisseau Cyrille Atonfack Nguemo, Divcom Mindef.
C’est peu dire que l’irruption de la violence armée dans nos regions administratives du NORD-OUEST et du SUD-OUEST avait fait l’actualité. C’était l’actualité, et en parler était d’actualité. Les unes des journaux, les antennes de radios, les plateaux télé foisonnaient d’articles, de débats et autres reportages tous focalisés sur le sujet.
Occasions pour les citoyens ordinaires de faire part de leurs appréhensions, pour les autorités de livrer leur appréciation de la situation. Occasions surtout pour toutes sortes d’experts avérés ou spontanés, de développer des théories d’analyse prédictive sur les évolutions du drame sans précédent qui affligeait nos populations.
Chaque ville, chaque village de la zone affectée vait ses experts locaux ou étrangers, capable de dire combien de personnes déficientes mentales avaient été massacrées par les Forces de Maintien de l’Ordre, tout en s’extasiant, dans un cynisme abject, devant les glorieux faits d’armes des hordes de pillards égorgeurs.
Quand aux voies et moyens susceptibles de favoriser le retablissement d’un climat de sécurité, tous étaient unanimes à préconniser une sortie de crise apaisée, à travers le dialogue et la concertation avec tous les protagonistes. Ils ne croyaient pas si bien dire.
La réaction des pouvoirs publics va se faire en deux temps. Le 30 novembre 2018, soit un an après le début des violences, un Comité National sera mis sur pied avec pour mission assignée d’organiser, d’encadrer et gérer le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants du Boko Haram et des groupes armés des Régions du NORD-OUEST et du SUD-OUEST, désireux de répondre favorablement à l’offre de paix du Chef de l’Etat en déposant les armes.
En somme, pas de reddition forcée, pas de poursuites judiciaires, juste une volonté délibérée de faire la paix avec soi-même et avec la communauté nationale. Et cérise sur le gâteau, l’opportunité offerte au repentants de reprendre des études, ou d’apprendre un métier.
Sur cette lancée de recherche de la paix des coeurs, le Grand Dialogue National organisé au Palais des Congrès de Yaoundé, va réunir des représentants de pratiquement toutes les facettes de la société camerounaise, avec pour mission de scruter les sujets e crispations, puis d’en proposer des solutions les plus réalistes possibles. Bon nombre entre ces dernières est déjà venu à matérialité.
Pendant ce temps, des centaines de terroristes, désormais appelés ex-combattants, continuent de quitter les rangs de la sédition, nous rapprochant ainsi, du terme de la tourmentequi nous a assez ponctionné des vies et des ressources. De quoi ressuciter l’espoir d’un prochain retour à la sérénité et au développement.
Sauf que, l’éffervescence médiatique locale semble connaître un réel essouflement, situation préjudiciable à la pérénité et l’éfficacité des initiatives de résolution des crises socio-sécuritaires que vit notre pays. Non seulement l’opinion se retrouve en dehors du cours des évènements, mais les principaux concernés pour ces mesures de déconfliction finissent par douté de leur bien-fondé.
Plus grave encore, l’espace informationnel ainsi laissé vacant par nos médias constitue une aubaine pour les organes de presse étrangers, qui ne se font pas prier pour saturer nos entendements de narratifs tantôt sombres, tantôt sufureu, dans le seul but de pousser les camerounais que nous sommes, à désespérer de la fin des violences armées. Un soft power de la démoralisation qui plus que toute autre contrainte, actera notre défaite.
Qui peut accepter çà ???