A l’occasion de la célébration de la 76ème Journée Internationale des Droits de l’homme, la Commission des Droits de l’homme du Cameroun (CDHC) et le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale ( CNUDHD-AC) se sont joints à la communauté internationale pour commémorer les temps fort comme tous les 10 décembre de chaque année. Au Cameroun la grande parade avait pour cadre l’hôtel Mont Febe de Yaoundé où des jeunes étudiants accompagnés des membres de la CDHC, ont sensibilisé l’assistance à travers une kyrielle de déclarations universelle des Droits de l’homme traduits en langues Bulu, Douala, Baya, Toupouri, Lakossè, et Yemba, ce qui représentait les les quatre aires culturelles du Cameroun.

Placée sous le thème « Nos Droits, notre avenir, maintenant », il est question de mettre en exergue l’importance des Droits de l’homme dans la vie quotidienne, leur promotion et leur protection dans le temps et au-delà du temps ; leur rôle essentiel dans la construction d’un avenir meilleur pour tous. L’objectif principal de cette commémoration est de sensibiliser les populations en général sur le rôle essentiel que joue les Droits de l’homme en tant que force de prévention, de protection et de transformation de l’avenir, pour répondre aux plus grandes préoccupations des Droits de l’homme, avec a pour principales cibles, les acteurs impliqués dans la protection et la défense des Droits économiques, sociaux et culturels, ce à travers des actions et des initiatives de solidarité.

Une importante occasion de brassage culturel, de communication et de partage, qui a réunie les membres du Gouvernement ; des membres du corps diplomatique ; des juristes ; des sociologues ; des responsables d’administrations et de collectivités territoriales décentralisées (CTD) ; des partenaires techniques et financiers; les acteurs communautaires tels que les leaders religieux et traditionnels ; les influenceurs camerounais ; les représentants des établissements publics et les promoteurs d’entreprises privées ; les représentants des organisations de la société civile ; la population en général, des hommes et des jeunes garçons en particulier, sans omettre des femmes et des filles, sélectionnés au sein de certains groupes (tels que les policiers/gendarmes, les avocats, enseignants, chefs religieux, chefs traditionnels, moto taximen, taximen, etc.).

Il s’agit entre autres: de mettre en lumière les objectifs secondaires à l’effet de: mobiliser les populations des dix (10) Régions du pays et de les sensibiliser sur l’importance de défendre les Droits de l’homme pour prévenir les violations avant qu’elles soient commises ; de protéger les Droits de l’homme pour préserver l’avenir des conflits et des autres dangers, mais également pour permettre aux hommes de vivre dans la dignité et le respect mutuel ; de donner aux groupes vulnérables les moyens d’agir pour rendre les sociétés plus équitables ; de lutter contre les VBG en général et les féminicides en particulier en dénonçant leurs auteurs et en les traduisant devant les juridictions compétentes.

Pour spécifier ces objectifs, il est nécessaire d’encourager les victimes et les communautés à dénoncer les auteurs et les complices des violations des Droits de l’homme en général et des violences en particulier, spécialement celles commises contre les femmes et les filles, auprès des autorités compétentes ; de faire connaître l’Institution des Droits de l’homme du Cameroun, ses Antennes régionales et départementale, et de vulgariser ses missions ainsi que son numéro vert, le1523 ; de faire large diffusion de la Déclaration de la Commission à l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre 2024 et de la Journée internationale des Droits de l’homme le 10 décembre 2024 ; de formuler des recommandations à l’attention des acteurs publics et privés concernés par les questions des Droit de l’homme.

Réactions

Pr James Mouangue Kobila, président CDHC.

« On observe peut être moins qu’ailleurs, peut être plus qu’ailleurs, des controverses en matière d’application des règles liées aux droits de l’homme au Cameroun. Notre sommes aussi un Etat dans lequel on observe qu’il y a eu des actions concrètes, une multitude pour améliorer les droits de l’homme au Cameroun. Mais il n’en demeure pas moins que la situation des droits de l’homme étant une quête perpétuelle dont il faut inlassablement entretenir, il y d’énormes ras de violations des droits de l’homme. Et les plus significatives, ne sont pas souvent les plus médiatisées. Vous savez que l’actualité est dominée par la suspension et la nullité de certaines associations, je ne néglige pas la liberté d’association qui est très importante par rapport à la démocratie, il y a des questions d’identité, de la non obtention des actes de naissance pour avoir un statut juridique car sans acte de naissance, vous n’existez pas. Cela ne devrait pas nous amener à détourner les regards sur la question cruciale et fondamentale pour l’éducation, en prenant en compte les trois régions en crises de notre pays. Il y a un problème de la qualité de l’éducation dans notre pays et nous avons un autre qui est la santé avec ces derniers temps, ces dames qui sont bloquées dans les formations pour insolvabilité. Nous avons fait une proposition au ministre de la santé publique au cours d’une séance de travail que le ministre de la santé a bien voulu nous accorder sur cette problématique. Nous lui avons démontré qu’il s’agit d’une situation de violation flagrante des droits humains et nous lui avons proposer des pistes pour prendre en main et gérer cette situation sans pour autant porter atteinte à l’équilibre financier de ces établissements hospitaliers. Et nous avons eu le sentiment d’avoir été entendu, mais à notre grand étonnement nous sommes surpris que la situation perdure et nous constatons avec regret que nos propositions de solutions n’ont pas pris en compte par ce membre du gouvernement ».

Mariama Rienguouon Njayou, coordonnatrice de l’observatoire des libertés publiques au Cameroun.

« En 2024 au Cameroun, il est clair que le gouvernement camerounais a fait des avancées en matière des droits de l’homme, de promotion et de protection des droits de l’homme, et même de prévention de la torture. Mais il reste quand même préoccupant de voir qu’il y a des aspects qui ne sont toujours pas mis en exergue par ce que les cadres de l’État sont souvent des acteurs de violation, soit de la mauvaise foi, soit ils font exprès de ne s’arrimer à la déclaration universelle des droits de l’homme. Parce que lorsqu’on dit violation des droits, il faut qu’il ait un agent publique à sermenter…il me semble que la CDHC et l’OLPC ont encore du grain à moudre dans la mesure où la sensibilisation, l’éducation des masses et même le renforcement des capacités des différents acteurs impliqués dans la chaîne de promotion et la protection des droits de l’homme. C’est des aspects sur lequel il faudrait continuer à insister car le mandat de l’OLPC, de documentation, de dénonciation à la commission des droits de l’homme et des institutions et administrations publiques qui sont concernées par les faits. Ce mandat se doit d’être vulgarisé auprès des communautés, c’est un travail que nous faisons depuis le PACEL, et depuis 2022, nous devons continuer dans cette lancée et il est important que tout le monde puisse dénoncer le faits dont ils sont victimes et que tous les acteurs de la société civile prennent conscience qu’en dehors d’être défenseurs des droits de l’homme, nous sommes d’abord citoyen camerounais et au-delà, avant d’avoir des droits, nous avons aussi des devoirs vis à vis de notre milieu de vie ».

Faut-il le rappeler, la campagne lancée le 02 décembre et qui s’étend jusqu’à 15 décembre 2024 vise à mener des réflexions profondes sur la manière dont les Droits humains peuvent répondre aux grandes questions mondiales en présentant des réussites et des solutions pratiques. Celle-ci s’inscrit dans la continuité du travail prospectif du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, Volker TÜRK, et sa déclaration de principe sur les Droits humains : la voie à suivreprésentée en conclusion de l’initiative Droits Humains 75, qui commémorait le 75e anniversaire de la DUDH. Le but est d’inciter chacun à reconnaître l’importance et la pertinence des droits humains ; de changer les perceptions en luttant contre les stéréotypes négatifs et les idées fausses et de mobiliser tous les acteurs impliqués dans la promotion et la protection des Droits de l’homme pour revigorer un mouvement mondial en leur faveur.

Suzanne Maah

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