C’est à l’ouverture des travaux de la quatrième session sécuritaire ordinaire du Comité des Chefs de Police d’Afrique Centrale (CCPAC) le 19 septembre 2024 au palais des Congrès de Yaoundé que l’étendard a été remis au Délégué Général à la Sûreté Nationale du Cameroun, désormais président en exercice par le Président sortant du CCPAC, sous l’œil vigilant du représentant du président de la CEMAC, de la représentante du Bureau régional INTERPOL et bien d’autres personnalités et experts en sécurité.
En effet, les assises qui se tiennent du 17-20 septembre 2024 à Yaoundé ont pour objectifs: d’évaluer la situation sécuritaire en Afrique Centrale, renforcer la coopération sécuritaire, mettre en œuvre des politiques communautaires en matières de libre circulation des personnes et des biens.
Dans son son propos, le patron de la police a appelé les parties prenantes à renforcer la solidarité internationale des polices du contingent africain dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Il a également exhorté les experts à une parfaite synergie: « vous avez la mission de préconiser des stratégies communes de lutte contre la criminalité pharmaceutique et d’autres firmes de criminalité. Il sera question de soumettre aux chefs de Police, un rapport général sur le suivi des recommandations relatives à l’exploitation du système de communication sécurité d’Interpol ». Il est nécessaire de souligner que le Comité des Chefs de Police d’Afrique Centrale (CCPAC) est une institution spécialisée de l’Union Economique de l’Afrique Centrale (UEAC) qui a pour but: d’améliorer la coopération entre les services de Police des Etats de l’Afrique centrale; de renforcer leur efficacité dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la criminalité transfrontalière dans la sous-région. Ses missions visent à de définir une stratégie sous-régionale de lutte contre la criminalité ; identifier l’émergence de nouvelles formes de criminalité pour autant que des indices concrets révèlent l’ampleur et la gravité de ces types de criminalité, ou l’existence d’une structure ou d’une organisation criminelle dans ces domaines, dans au moins trois pays d’Afrique Centrale ; coordonner les activités de coopération en matière de lutte contre la criminalité à l’échelle de l’Afrique Centrale ; informer périodiquement les autorités nationales et sous-régionales, en charge des questions de sécurité, de l’état de la criminalité et des programmes d’actions envisagées contre le fléau; faire part, à titre consultatif, à la Conférence Régionale Africaine, lors de ses sessions, de son programme en cours et des activités qu’elle aura à mener entre les sessions de celles-ci à titre d’information.
Lutte contre la criminalité transfrontalière: le CCPAC paré
Étant un cadre de coopération destiné à faciliter et fluidifier la coopération policière entre les polices nationales des Etats membres, le CCPAC offre un ensemble de mécanismes qui facilitent la réponse aux phénomènes tels que la traite des êtres humains, le trafic de drogues, le trafic des armes, la cybercriminalité, les fugitifs, la fraude documentaire, la criminalité pharmaceutique, le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme, le terrorisme etc. Ce processus se déroule via l’échange d’informations, la remise de police à police, les missions d’enquêtes à l’étranger, la formation des personnels, les opérations de polices.
Lutte contre l’immigration clandestine
En outre, les pays membres du CCPAC ont mis en place un certain nombre de mécanismes visant à lutter contre ce phénomène notamment: les possibilités de prendre les mesures de refoulement, de reconduite à la frontière, le refus d’entrée, d’expulsion. Au regard de la recrudescence du phénomène migratoire qui implique les ressortissants des Etats d’une même zone, et de la nécessité de préserver des relations cordiales, les Services des Etats du CCPAC agissent en synergie.
Durant son allocution, le DGSN a illustré un cas de 2022 sur lequel, les échanges d’informations entre le Tchad et le Cameroun ont permis dans le cadre de l’opération WEKA II, le démantèlement d’un réseau qui tentait de faire immigrer vers le Sultanat OMAM au Moyen Orient, 23 ressortissantes tchadiennes en les faisant transiter par le Cameroun.
Plusieurs autres cas ont été récurrents et récents au cours desquels la Police camerounaise a démantelé courant Juin 2024 lors d’une opération de police à Douala, un groupe constitué de 06 congolais (BZV), 06 congolais (RDC) et deux tchadiens qui séjournaient clandestinement, après avoir été introduit au Cameroun à travers un réseau de faussaires qui leur a extorquer d’énormes sommes d’argent sous le prétexte de leur procurer des emplois. Ce mode opératoire est diffusé dans les BCN-INTERPOL pour une meilleure surveillance. La liste est loin d’être exhaustive.
En guise de rappel, le Conseil des Chefs de Police du CCPAC se réunit deux fois par an en session ordinaire, et en cas de besoin, en session extraordinaire.
By Suzanne Maah