Le glas a-t-il sonné pour le Ministre par intérim des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt), accusé par les habitants de Batouri d’être au centre du « pillage organisé » de leurs ressources minières ? C’est du moins le souhait largement partagé par les populations très remontées de cette ville, qui ne s’est pas encore remise du mouvement d’humeur qui l’a paralysé en milieu de semaine en cours, sur fond de ras-le-bol visant le membre du gouvernement susmentionné.
 
La tension n’est pas toujours retombée à Batouri. Depuis mercredi matin, cette localité de la région de l’Est, chef-lieu du département de la Kadey, est le théâtre d’une violente contestation populaire contre ce que les habitants qualifient de « pillage organisé » de leurs ressources minières. Au cœur de la colère : la fermeture, depuis septembre 2024, par le ministre par intérim des Mines, du site aurifère de Kambèlè, vital pour près de 4 000 familles.
Les manifestants, ivres de colère, ont bloqué tous les accès à la ville, exigeant la réouverture immédiate de cet important chantier minier, fermé depuis de longs mois par le Minmidt pour le fallacieux prétexte de trouble à l’ordre public. Les manifestants sont d’autant plus courroucés que le site en question aurait été subrepticement attribué à un opérateur local, déjà propriétaire de plusieurs licences minières à travers le pays. Il se susurre d’ailleurs à ce sujet que la reprise du site de Kambèlè par un tiers s’est faite dans la plus grande opacité, un doigt accusateur étant pointé en direction du Ministre par intérim des Mines, soupçonné d’avoir perçu des pots-de-vin.
 
Haro aux magouilles
Sur les pancartes brandies par des manifestants en colère, qui ont tenu à dénoncer ce qu’ils considèrent comme une spoliation de leurs terres, on en veut particulièrement au Pr. Fuh Calistus Gentry (qui assure l’intérim d’un fils du terroir de regrettée mémoire, Gabriel Dodo Ndoké, décédé fin janvier 2023). La situation est extrêmement tendue sur place. Les protestataires refusent tout dialogue sans la reprise des activités minières sur le site aurifère de Kambèlè et exigent la présence du gouverneur Grégoire Mvongo pour une réponse concrète.
« On ne veut plus de ces magouilles. Le site de Kambèlè nous fait vivre depuis des années. Pourquoi le fermer pour le donner à quelqu’un d’autre », s’indigne, bruyamment, un meneur du mouvement d’humeur. Lequel a expliqué que la fermeture du site depuis plusieurs mois prive de nombreux orpailleurs de leur moyen de subsistance et suscite de vives tensions dans la communauté locale. C’est que, Kambèlè, comme d’autres sites aurifères au Cameroun, a été le théâtre de problèmes liés à l’exploitation minière artisanale, notamment des éboulements mortels et l’utilisation de produits chimiques interdits. Des suspensions d’activités minières illégales ont déjà eu lieu par le passé dans la région. La population locale, dépendante de ces activités pour sa survie, réclame une solution rapide à la fermeture du site susdit.
 
Corrompu jusqu’à la moelle épinière
Le soulèvement populaire observé à Batouri en milieu de semaine met en lumière les tensions récurrentes autour de l’exploitation minière au Cameroun, où l’opacité des attributions de permis d’exploitation et les conflits d’intérêts font régulièrement polémique. Le secteur minier camerounais, riche en ressources telles que l’or, le fer, la bauxite ou encore le cobalt, reste freiné dans sa transformation et son impact économique par plusieurs obstacles majeurs, dont en premier le manque de transparence dans l’attribution des permis miniers, qui s’est avérée être aujourd’hui un véritable fonds de commerce au Minmidt, sous le Pr. Fuh Calistus Gentry.
« Le Ministre des Mines Fuh Calistus Gentry est un corrompu jusqu’à la moelle épinière et il tire le Cameroun vers le bas. Il est temps que ça change. Les autorisations d’implantation et autres demandes. Vous devez payer la modique somme d’un million pour avoir la signature du ministre par intérim. Et pour les documents. Permis de recherche : il faut compter à partir de 5 millions. Sinon, c’est bien plus…Tous les dossiers de la direction de l’industrie sont bloqués au cabinet du Ministre. Les promoteurs doivent passer eux-mêmes rencontrer son SP et verser ce qu’il faut sinon le dossier est sans suite…Les marchés du BIP. Depuis 2024, le Ministre par intérim, le Pr. Fuh Calistus Gentry exige 10% du TTC des adjudicataires des marchés afin de procéder à la signature. Si vous ne payez pas, la décision d’attribution n’est pas signée. Tout le monde doit passer à la caisse, je dirai à la douane… ».
 
Un caillou dans la chaussure du Renouveau
Ces révélations croustillantes qui font le tour des rédactions et écument la toile émanent d’un fonctionnaire en service au Minmidt, qui décrit le système de corruption de haut vol mis sur pied par celui qui a attendu19 ans en tant que secrétaire d’Etat aux Mines pour se faire une place au soleil et ainsi bien se frotter les mains. Il se raconte au ministère des Mines que le Pr. Fuh Calistus Gentry n’en fait qu’à sa tête, obnubilé à l’idée de se faire allègrement plein les poches afin d’achever ses nombreux chantiers immobiliers avant d’être débarqué du gouvernement. Le Minmidt prélève entre 30 et 50 millions délivrer un permis semi-mécanisé à un opérateur, et entre 100 et 200 millions pour un permis de recherche. Sa moindre signature est facturée à un million au minimum. On comprend pourquoi il s’est mis à dos la majeure partie de ses collaborateurs avec qui il ne fait pas équipe.

A quelques mois de la convocation du corps électoral dans la perspective de l’élection présidentielle, il faut bien se débarrasser des arsouilles et vermines qui tirent le Renouveau vers le bas. Parbleu, n’y a-t-il donc personne pour arrêter ce Fuh !

By Tjang Frida 
 
 
 
 
 

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