Éditorial du 21 juin 2025 signé par le Capitaine de Vaisseau Atonfack Guemo Cyrille.
La société camerounaise a beau être complexe de par sa diversité, elle se veut pourtant homogène dans ses affinités. L’incessant brassage des populations qui s’observe chez nous est un motif de légitime fierté, tellement il détonne au milieu d’un environnement de plus en plus portésur le repli identitaire à connotation tribale, culturelle ou idéologique. La tribu, la culture, l’idéologie, trois déterminants, dont un naturel et deux autres anthropiques, à partir desquels le peuple camerounais tire la substance de son Unité, cette alchimie réussie entre l’individuel, l’altruisme, l’affectif et le cognitif.
Motifs et manœuvres de délitement sont pourtant légion. Très souvent, et davantage depuis quelques temps, des forces centrifuges tendent à mettre en péril le fonctionnement jusqu’ici harmonieux de notre société. Des voix peu recommandables qui s’acharnent à créer des brèches dans l’homogénéité de notre cohésion nationale, à travers l’évocation de particularismes géographiques, linguistiques ou politiques, au point d’enflammer certaines parties de notre pays. Avec les conséquencesdéplorables que l’on sait.
Mais quoiqu’elles n’aient entraîné ni une désagrégation du tissu social, encore moins la partition de notre pays, les situations critiques vécuesdepuis quelques années dans nos régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, n’en auront pas moins causé d’effroyablesdégâts au sein de notre communauté nationale. Des morts, d’énormespertes matérielles, des vies ruinées. À l’acharnement aveugle de l’anarchie, répondait la légitime détermination de la légalité, dans le respect strict des droits humains.
La prémonition du désastre largement partagée par d’autres aux desseinsinavoués à été largement démentie. Dans les faits, la violence programmée aura grandement perdu de son intensité. Grâce en partie à la force de conviction de nos Autorités, mais aussi et surtout, grâce au professionnalisme allié aux vertus humaines de notre outil sécuritaire, outil qui à chaque fois, a endigué puis réduit le péril à sa plus simple expression. Certes, au prix d’un engagement parfois sacrificiel. Toutefois, neutraliser l’adversaire, ou encore détruire l’ennemi, n’aurontjamais constitué les principaux modes opératoires de nos forces de maintien de l’ordre.
Pour nos soldats en effet, le porteur d’armes d’en face, qu’il soitobscurantiste ou sécessionniste, est avant tout un humain, et souvent un frère de sang, et non pas une simple cible sans âme. Le recours aux armes ne se fait donc qu’en dernier ressort, la consigne étant de ramenerà la raison l’adversaire du moment, l’égarré du moment, le trompé et exploité du moment, et non d’en faire un carton.
Nos vaillantes populations sont aussi pour beaucoup dans le maintien à flot du bateau Cameroun. En citoyens avisés, épris de paix, hospitalierset souverainistes, nos compatriotes alimentent avec une rare conviction, la flamme de l’Unité de notre Nation et la liberté de notre pays. Pour eux, tout comme la lutte contre le terrorisme ne saurait justifier les exactions ou les atrocités, les divergences de points de vue idéologiquesne sauraient être des prétextes justificatifs d’irrémédiables cassures, de mortelles inimitiés, encore moins de chaos. Seule la bataille pour le développement mérite qu’on s’y jette toutes et tous, de toutes nos forces.
Sachons rester vigilants. /-